L’écologie est la science de la Terre, habitat du vivant, dont l’espèce humaine fait partie. La Terre se décompose en règnes physique, vivant, humain1. Le climat conditionne la vie de notre espèce. Soumise à un réchauffement climatique inédit. « La décennie 2011-2020 est la plus chaude depuis 125 000 ans », du fait de l’activité humaine, explique le GIEC, qui poursuit : « Le niveau de réchauffement global de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle sera atteint dès 2030 ».
Ce problème planétaire affecte toute la production, l’accès à l’eau, la santé publique. Au nom de quoi les déclinistes prédisent l’apocalypse et recommandent la décroissance économique.
C’est pourtant la croissance et le progrès technique qui favorisent les innovations « vertes » (énergie décarbonée) en permettant une réduction des inégalités sociales (redistribution ; aide à l’isolation thermique). Les démocraties édictent des correctifs (droits à polluer, puits de carbone, reforestation, parcs naturels…). La décroissance est absurde : elle promet un appauvrissement global tandis que plusieurs milliards de personnes souffrent encore de faim.
L’écologie est la science de la Terre, habitat du vivant, dont l’espèce humaine fait partie. La Terre se décompose en règnes physique, vivant, humain1. Le climat conditionne la vie de notre espèce. Soumise à un réchauffement climatique inédit. « La décennie 2011-2020 est la plus chaude depuis 125 000 ans », du fait de l’activité humaine, explique le GIEC, qui poursuit : « Le niveau de réchauffement global de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle sera atteint dès 2030 ».
Ce problème planétaire affecte toute la production, l’accès à l’eau, la santé publique. Au nom de quoi les déclinistes prédisent l’apocalypse et recommandent la décroissance économique.
C’est pourtant la croissance et le progrès technique qui favorisent les innovations « vertes » (énergie décarbonée) en permettant une réduction des inégalités sociales (redistribution ; aide à l’isolation thermique). Les démocraties édictent des correctifs (droits à polluer, puits de carbone, reforestation, parcs naturels…). La décroissance est absurde : elle promet un appauvrissement global tandis que plusieurs milliards de personnes souffrent encore de faim.
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Si les émissions de Gaz à effet de serre (GES) ont augmenté en 10 ans, elles l’ont fait deux fois moins vite que lors de la précédente décennie. « Entre 35 et 45 % des GES sont liés à la consommation des 10 % de foyers aux plus hauts revenus », précise le GIEC. Si bien qu’il ne serait pas illégitime de leur demander une contribution à hauteur de leur nuisance. L’objectif de limiter le réchauffement global de 1,5 °C nécessite un pic des émissions de CO2 en 2025 et la neutralité carbone en 2050.
Une idéologie imposée à tous
La science n’est pas prédictive et l’effondrement planétaire n’est pas acquis. Plus inquiétante est la surréaction émotionnelle des gens, source de nuisances idéologiques. L’idéologie exprime les passions humaines, productrices de sentiments, de croyances et d’opinions, faussement scientifiques. C’est le cas de l’écologisme, qui est la négation de l’écologie. « L’émotion à la base de l’écologisme est la peur dans toutes ses nuances. Elle favorise plutôt la variante réactionnaire de l’idéologie », affirmait le sociologue Jean Baechler1. Cette variante comporte un malthusianisme morbide, une anthropophobie tenace, une vision régressive de la nature. L’antispécisme associé mène à déconsidérer l’humanité, à personnaliser magiquement la nature ou l’animal.
Ne pas confondre écologie et écologisme
L'écologie est la science qui étudie les relations des êtres vivants avec leur environnement. L’écologisme, quant à lui, est un mouvement politique qui met l’accent sur la protection de l’environnement. Ses contempteurs lui reprochent d’être une idéologie qui remet avant tout en cause le progrès technique et le capitalisme, ou encore d’être trop moralisateur, catastrophiste ou utopique.
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Dès 1992, Luc Ferry (dans Le Nouvel Ordre écologique, Grasset) notait les affinités virtuelles entre le romantisme politique de l’écologisme et les régimes à caractère totalitaire. Le totalitarisme consiste en une idéologie imposée à tous par un parti-État pratiquant la terreur policière, surtout contre certaines catégories de population, avec une volonté de contraindre l’économie.
Ainsi la législation écologiste nazie, très favorable aux animaux et à une nature déifiée, tandis qu’étaient commis des millions de crimes contre l’humanité. Le régime fasciste italien ou celui de Vichy en sont des expressions dégradées. Issu de la gauche, l’écoféminisme est une autre forme d’écologisme : il faudrait libérer la Terre comme les femmes de la domination masculine universelle.
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Remontée climato-sceptique
L’écologisme anticartésien suscite des opinions, des comportements individuels et collectifs qui ne conduisent pas nécessairement au totalitarisme. Mais il reste un danger si les groupes idéologisés parvenaient au pouvoir. La question climatique dominera de plus en plus l’agenda politique et des dérives sont à craindre.
Comme celle de la militante Camille Étienne (Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective, Seuil, 2023). Il est douteux de prétendre, avec elle, que le réchauffement du climat résulterait d’un projet conscient et concerté des puissants, ou que le capitalisme en serait l’instrument.
Beaucoup d’États ne connaissent ni démocratie ni libre-échange et sont pourtant de gros pollueurs. À rebours du savoir, la France connaît une remontée des climato-sceptiques. Selon les chercheurs, cela concernerait 26 % des comptes Twitter. La chambre d’écho des réseaux sociaux favorise les discours extrêmes, très loin, comme l’écologisme, de l’écologie scientifique, dont nous avons un besoin vital.
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1. Écologie ou écologisme ? Raison et pertinence des politiques environnementales, Jean Baechler, Hermann, 2020.
Nos aveuglements
« La prodigalité de la Terre, nous ne le savons que trop, n’a pas empêché la plupart des hommes dans le passé et, hélas ! aujourd’hui encore, d’y vivre misérablement. Parce qu’ils étaient aveugles aux ressources qui s’offraient. Ne souffrons-nous pas, cependant, d’une autre cécité nous empêchant d’apprécier et goûter comme nous le devrions les biens de ce monde ? De cet aveuglement vient que nous prisons mal notre héritage, que nous sommes indifférents à sa détérioration. La Terre nous a été donnée pour notre utilité et notre délectation, mais aussi elle a été confiée à notre garde pour que nous en soyons les surveillants et les jardiniers. »
Arcadie. Essais sur le mieux-vivre, Bertrand de Jouvenel, 1968, éd. Tel Gallimard, 2002.