Pop Éco : Quand Pour l'Éco décrypte par la pop culture un sujet économique. Ici, la grandeur d'une nation.
« Mais voyons, Eiffel, votre métro pour Paris, ça ne fait rêver personne », tance le ministre du Commerce et de l’Industrie Édouard Lockroy au cours d’un repas. « Après la défaite de Sedan en 1870 contre la Prusse, il nous faut une revanche. Je veux quelque chose de grand pour la France, comme la statue de la Liberté pour les États-Unis. »
Gustave Eiffel, qui a joué un rôle essentiel dans l’édification du monument new-yorkais, est sceptique. L’ingénieur veut avant tout développer les transports parisiens. La raison d’être de ses entreprises : faire de l’utile et du démocratique. Répondre à un appel d’offres pour créer un monument dont il est prévu qu’il soit détruit au bout de 20 ans ne l’intéresse pas spécialement.
Il embrasse finalement le projet, motivé par l’idée de séduire une femme qu’il aime. « Nous allons construire une tour de 300 mètres en métal en plein Paris, que tout le monde puisse la voir, bourgeois comme ouvriers, sans frontières de classes. »
Pop Éco : Quand Pour l'Éco décrypte par la pop culture un sujet économique. Ici, la grandeur d'une nation.
« Mais voyons, Eiffel, votre métro pour Paris, ça ne fait rêver personne », tance le ministre du Commerce et de l’Industrie Édouard Lockroy au cours d’un repas. « Après la défaite de Sedan en 1870 contre la Prusse, il nous faut une revanche. Je veux quelque chose de grand pour la France, comme la statue de la Liberté pour les États-Unis. »
Gustave Eiffel, qui a joué un rôle essentiel dans l’édification du monument new-yorkais, est sceptique. L’ingénieur veut avant tout développer les transports parisiens. La raison d’être de ses entreprises : faire de l’utile et du démocratique. Répondre à un appel d’offres pour créer un monument dont il est prévu qu’il soit détruit au bout de 20 ans ne l’intéresse pas spécialement.
Il embrasse finalement le projet, motivé par l’idée de séduire une femme qu’il aime. « Nous allons construire une tour de 300 mètres en métal en plein Paris, que tout le monde puisse la voir, bourgeois comme ouvriers, sans frontières de classes. »
Si les experts sont rassurés par les innovations techniques d’Eiffel, les banquiers sont beaucoup plus frileux. Ils s’inquiètent de la rentabilité du projet. « Avec votre raisonnement, l’humanité n’aurait jamais construit une cathédrale, s’indigne l’innovateur. Les gens viendront, cette tour sera rentable. »
Making-of
Eiffel est le premier biopic consacré à Gustave Eiffel. Réalisé, avec un budget de 24 millions d’euros par Martin Bourboulon, le film mêle une histoire d’amour et la construction du monument le plus célèbre du monde. Les enjeux politiques et financiers sont tels que la romance aurait sans doute gagné à s’effacer au profit de cette aventure entrepreneuriale hors du commun.
Un patron humaniste
Mais dans l’immédiat, l’argent manque et le projet se retrouve au bord de la banqueroute. La tour fait peur. Les oppositions se répandent dans la presse, des riverains protestent : « Détruisez ce lampadaire de la honte » ; « cette verrue de Paris ». Les ouvriers, au vu des informations sur la pérennité du projet et de son financement, se mettent en grève.
Eiffel monte alors sur la tour et harangue ses employés. « Même si je dois m’endetter sur 1 000 ans, ce projet ira à son terme. Cette tour, c’est la France et on va la finir ensemble. » Il ne cache rien de la situation financière difficile, mais promet qu’une fois le premier étage construit – l’étape la plus difficile –, la confiance populaire et les banques reviendront. « Après, je double votre salaire ! »
Si l’ingénieur parvient à retourner les grévistes, il le doit aussi à sa proximité avec ses hommes et à son obsession de la sécurité sur le chantier. Lors d’un précédent projet, il avait sauté à la mer pour sauver un ouvrier et exigé des investisseurs un renforcement des mesures de sécurité. Le chantier de la tour Eiffel sera un modèle du genre. En dépit de sa hauteur, aucun décès n’est à déplorer au cours des travaux parmi la centaine de charpentiers.
Crédits photo : VVZ Production - Pathé Films - Copyright Antonin Menichetti.