Sociologie

La « justice énergétique », une quête complexe et conflictuelle

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D’un droit à l’énergie pour tous s’appuyant sur une justice distributive qui vise à faciliter l’accès aux ressources pour les plus démunis, le modèle de « sobriété énergétique » met l’accent sur une justice plus contributive faisant du citoyen un acteur clé dans la régulation de sa consommation.

Virginie Tournay, directrice de recherche au CNRS, professeure à Sciences Po
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Illustration de l'article La « justice énergétique », une quête complexe et conflictuelle

© Getty Images/iStockphoto

Le modèle de sobriété énergétique déployé par le président de la République depuis cet automne fait l’objet de multiples débats à l’échelle locale. Il consiste, comme l’a souligné en octobre dernier la Ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, à mettre en œuvre « des efforts collectifs, proportionnés et raisonnables pour faire la chasse au gaspillage d’énergie », de sorte que chaque citoyen parvienne à baisser sa consommation de 10 % d’ici 2024. Si le principe général de ce concept politique ne suscite pas de clivages importants dans le monde politique, les modalités d’application, en revanche, aboutissent à de fortes tensions sur tout le territoire national, et plus particulièrement au niveau des collectivités territoriales.

Le constat est sans appel : le principe d’une justice énergétique mobilise, tandis que les mesures à prendre divisent. À la suite du décret publié après l’annonce gouvernementale interdisant les publicités lumineuses entre 1h et 6h du matin dans toutes les villes, des plans de frugalité ont fleuri dans de nombreuses collectivités territoriales.

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