Economie

L'économiste John Stuart Mill, écologiste avant l'heure ?

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Tenu pour un artisan du libéralisme économique, Mill s’est pourtant opposé à l’idée d’une croissance illimitée et d’une course effrénée au profit, prônant une vie frugale et respectueuse de la nature. Loin d’être contradictoire, sa pensée met en évidence l’origine très morale du libéralisme classique.

Yann Giraud, Professeur à CY Cergy Paris Université, Agora
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Représentation fictive numérique de John Stuart Mill admirant un paysage

Représentation fictive numérique de John Stuart Mill admirant un paysage

© Midjourney

Le texte original de John Stuart Mill

« Je suis porté à croire que l’état stationnaire des capitaux et de la richesse serait bien préférable à notre condition actuelle. J’avoue que je ne suis pas enchanté de l’idéal de vie que nous présentent ceux qui croient que l’état normal de l’homme est de lutter sans fin pour se tirer d’affaire, que cette mêlée où l’on se foule aux pieds, où l’on se coudoie, où l’on s’écrase, où l’on se marche sur les talons et qui est le type de la société actuelle, soit la destinée la plus désirable pour l’humanité, au lieu d’être simplement une des phases désagréables du progrès industriel.

Je ne vois pas pourquoi il y aurait lieu de se féliciter de ce que des individus, déjà plus riches qu’il n’est besoin, doublent la faculté de consommer des choses qui ne leur procurent que peu ou point de plaisir, autrement que comme signe de richesse ; ou de ce qu’un plus grand nombre d’individus passent chaque année de la classe moyenne dans la classe riche ou de la classe des riches occupés dans celle des riches oisifs.

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