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Le libéralisme, une philosophie économique malmenée

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Les libéraux font confiance aux personnes et aux relations qu’elles entretiennent, car la formation des richesses est, à leurs yeux, avant tout le fait des individus. Ils se méfient de l’État, qu’ils veulent cantonner aux missions régaliennes.

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© Getty Images

Le libéralisme économique est souvent tenu pour responsable des dysfonctionnements de nos sociétés et de ce fait, condamné. Il est pourtant l’application, dans le domaine économique, de la philosophie de la liberté, née des Lumières du XVIIIe siècle et considérée comme le fondement constitutionnel de la démocratie : « Les Hommes naissent et demeurent libres » 1, assorti du principe selon lequel « nul n’a le droit de priver un autre être humain de sa liberté d’agir comme il l’entend conformément à ses aspirations, à sa situation et à ses capacités » 2.

La pensée libérale est née en réaction à l’autoritarisme royal. Elle attribue à chaque individu des droits naturels tels la liberté d’expression ou le droit de propriété. Benjamin Constant3, homme politique et romancier (1767-1830), écrit : « J’ai défendu 40 ans le même principe, liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique. Et par liberté, j’entends le triomphe de l’individualité, tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité […]. Tout ce qui ne trouble pas l’ordre, tout ce qui ne nuit pas à autrui […], tout ce qui, en fait d’industrie, laisse l’industrie rivale s’exercer librement […], ne saurait être légitimement soumis au pouvoir social»