Economie
Le paradoxe de l'épargne
Sélection abonnésCertes chacun a intérêt à épargner, mais collectivement, si tous épargnent davantage en même temps, cela réduira à terme la capacité globale d’épargne et finalement celle de chacun, comme l'a théorisé John Maynard Keynes.
Martine Peyrard-Moulard
© Thomas Raupach/VISUM-REA
Vingt-sept pour cent, c’est le taux d’épargne des ménages français en 2020, une année record. En 2021, « l’épargne restera élevée », prévoit le gouverneur de la Banque de France. En deux ans, plus de 200 milliards d’euros pourraient ainsi être soustraits à la consommation.
On comprend ces ménages. Les fermetures administratives et les inquiétudes liées à la crise sanitaire expliquent leurs craintes et leur souhait de se protéger, mais le paradoxe exposé par l’économiste britannique John Maynard Keynes, dans les années 1930, montre que cet excès d’épargne global conduira in fine à une diminution de leur épargne.
John Maynard Keynes
Il est l’un des grands économistes du XXe siècle. Sa Théorie générale pose les fondements de la macroéconomie en analysant les causes des fluctuations et du sous-emploi.
Ce qui est vrai au niveau individuel (microéconomique) ne l’est pas forcément au niveau global (macroéconomique), disait-il. Pris individuellement, chacun a effectivement intérêt à épargner, mais collectivement, si tous épargnent davantage en même temps, cela réduira à terme la capacité globale d’épargne et finalement celle de chacun.
- Accueil
- Idées
- Théorie économique
Le paradoxe de l'épargne