C’est l’économiste français Frédéric Bastiat qui, au XIXe siècle, dénonce les sophismes économiques, à savoir ces raisonnements intuitifs, erronés et porteurs de préjugés. Celui de « la vitre cassée » renvoie à la destruction matérielle et à ses effets économiques supposés positifs. Dans son essai Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas (1850), Bastiat raconte la colère d’un père de famille dont le fils a brisé une vitre. Son entourage le calme : « À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l’industrie [..]. Que deviendraient les vitriers, si l’on ne cassait jamais de vitres ? ».
Ces proches invoquent l’activité visible et positive liée aux nécessaires dépenses de réparation mais négligent le fait que ces dépenses ne pourront être affectées à des activités d’avenir et sont consommées au plus vite par le simple remplacement. « C’est ce qu’on ne voit pas », dit Bastiat. Ce sophisme se retrouve dans l’idée que « la guerre, c’est bon pour l’économie » : la destruction de capital privé et public contraint à tout reconstruire, bâtiments, entreprises, infrastructures nécessaires à la vie, et à tout réorganiser après la dévastation et les pertes humaines.
C’est l’économiste français Frédéric Bastiat qui, au XIXe siècle, dénonce les sophismes économiques, à savoir ces raisonnements intuitifs, erronés et porteurs de préjugés. Celui de « la vitre cassée » renvoie à la destruction matérielle et à ses effets économiques supposés positifs. Dans son essai Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas (1850), Bastiat raconte la colère d’un père de famille dont le fils a brisé une vitre. Son entourage le calme : « À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l’industrie [..]. Que deviendraient les vitriers, si l’on ne cassait jamais de vitres ? ».
Ces proches invoquent l’activité visible et positive liée aux nécessaires dépenses de réparation mais négligent le fait que ces dépenses ne pourront être affectées à des activités d’avenir et sont consommées au plus vite par le simple remplacement. « C’est ce qu’on ne voit pas », dit Bastiat. Ce sophisme se retrouve dans l’idée que « la guerre, c’est bon pour l’économie » : la destruction de capital privé et public contraint à tout reconstruire, bâtiments, entreprises, infrastructures nécessaires à la vie, et à tout réorganiser après la dévastation et les pertes humaines.
Capital public
Appellation donnée à la détention de moyens de production de biens et d’offre de services par l’État (capital d’État) ou une autre collectivité publique.
La destruction, c’est l’appauvrissement
Mais selon Bastiat, la destruction ne stimule pas l’économie. Elle conduit plutôt à un appauvrissement. La reconstruction est difficile : la main-d’œuvre manque et la société souffre d’un déficit de naissances même si l’immigration peut le compenser. Les nombreuses pénuries engendrent des rationnements (énergie, logement, alimentation, biens de consommation courante) et des marchés parallèles.
L’inflation de pénurie et la baisse du pouvoir d’achat conduisent parfois au blocage des prix et des loyers face aux tensions sociales. Or les capitaux manquent pour financer investissements et reconstruction, et les taux d’intérêt sont élevés. Les aides financières, l’endettement et les importations sont alors indispensables. Après la Seconde Guerre mondiale, par exemple, les conditions de vie des Français ne commenceront à s’améliorer vraiment qu’à partir de 1949 et du Plan Marshall.