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Le sophisme de la vitre cassée, c’est quoi ?

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Terme insolite qui dénonce un raisonnement économique intuitif, mais erroné et porteurs de préjugés.

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Illustration de l'article Le sophisme de la vitre cassée, c’est quoi ?

© rawpixel.com / beam

C’est l’économiste français Frédéric Bastiat qui, au XIXe siècle, dénonce les sophismes économiques, à savoir ces raisonnements intuitifs, erronés et porteurs de préjugés. Celui de « la vitre cassée » renvoie à la destruction matérielle et à ses effets économiques supposés positifs. Dans son essai Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas (1850), Bastiat raconte la colère d’un père de famille dont le fils a brisé une vitre. Son entourage le calme : « À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l’industrie [..]. Que deviendraient les vitriers, si l’on ne cassait jamais de vitres ? ».

Ces proches invoquent l’activité visible et positive liée aux nécessaires dépenses de réparation mais négligent le fait que ces dépenses ne pourront être affectées à des activités d’avenir et sont consommées au plus vite par le simple remplacement. « C’est ce qu’on ne voit pas », dit Bastiat. Ce sophisme se retrouve dans l’idée que « la guerre, c’est bon pour l’économie » : la destruction de capital privé et public contraint à tout reconstruire, bâtiments, entreprises, infrastructures nécessaires à la vie, et à tout réorganiser après la dévastation et les pertes humaines.

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