Spécial Bac
Les pouvoirs publics et la justice sociale
Vous trouverez ici les repères décisifs d’une copie d’excellence portant sur les "Pouvoirs publics et la justice sociale" : une accroche ; le courant de pensée économique ou sociologique, un auteur et sa citation ; le mécanisme et un chiffre significatif.
Martine Peyrard-Moulard
© Julien Josset
- LA THÉMATIQUE : LES POUVOIRS PUBLICS ET LA JUSTICE SOCIALE
- LE SUJET : COMMENT L’ÉTAT PEUT-IL RÉDUIRE LES INÉGALITÉS SOCIALES ?
L’accroche
Le taux de pauvreté en France atteint 14 %. Ce taux est relativement stable depuis une décennie. Il n’est pas « acceptable que le progrès économique ne soit pas partagé par tous » a affirmé le président de la République Emmanuel Macron cet automne. Les inégalités sont en effet au cœur des tensions sociales, elles nourrissent le ressentiment et contribuent à l’insécurité sociale et politique.
Alors, que peut-on faire en matière d’inégalités ? Il est possible d’agir au moment de leur formation, au niveau des inégalités dites « primaires », ou en les corrigeant par la redistribution. Les services publics gratuits ou quasi gratuits, tels la santé, l’éducation, la sécurité, le logement social… améliorent aussi le pouvoir d’achat et les conditions de vie des plus démunis. Les inégalités ont évidemment plusieurs dimensions, les plus visibles sont économiques, mais aussi qualitatives. Elles ont tendance à se reproduire et se cumulent, on dit qu’elles « font système ».
Toutefois, la France est reconnue comme le pays qui en fait le plus pour réduire les inégalités et pour faire de l’égalité un objectif de justice sociale, même si le système de redistribution semble moins bien fonctionner depuis plusieurs années.
4 fois
Les 20 % les plus riches disposent d’un revenu quatre fois plus élevé que les 20 % les plus pauvres après impôts et prestations sociales (rapport « 20/20 » de l’Insee, 2017). Avant toute redistribution, le rapport est de 8,3 fois. Grâce à la redistribution, les plus pauvres voient leur revenu augmenter de 68,8 % et les plus riches voient leur revenu diminuer de 18,8 %.
Le mécanisme
La redistribution sociale
Le système français est organisé selon deux logiques : la logique bismarckienne de l’assurance et la logique beveridgienne de l’assistance. L’assurance fonctionne selon le principe de la mutualisation des risques. Les assurés sociaux cotisent au préalable sur leurs revenus du travail essentiellement, et ce sont leurs cotisations, ainsi que celles de leurs employeurs, qui ouvrent leurs droits à recevoir des prestations, c’est-à-dire à percevoir des revenus de transfert en cas de réalisation des risques sociaux. Ces risques sociaux sont des situations se traduisant par une baisse ou une perte de revenus ou encore une hausse des dépenses, comme la maladie, la vieillesse, ou encore le chômage…
L’assistance, elle, repose sur le besoin, sur la pauvreté. Les prestations ne sont pas contributives, elles sont financées par les impôts et versées sans contrepartie préalable des bénéficiaires. Tous ceux qui répondent aux critères d’éligibilité recevront des aides, comme le RSA (Revenu de solidarité active) qui est le minimum social le plus connu et qui permet la satisfaction basique des besoins vitaux. En France, l’État-providence couvre quasiment toutes les situations sociales.
Le niveau de vie de tout homme et de toute classe ne peut être jugé correctement que si on l’apprécie par rapport à la situation de l’époque donnée et des autres couches de la même société.Rosa Luxembourg
(1871-1919), Introduction à l’économie politique, 1907.
Théoricienne marxiste, figure du socialisme révolutionnaire.
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