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À Madrid, le football se joue aussi sur le terrain de la lutte des classes

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Les classes sociales continuent de jouer un rôle non négligeable dans la ferveur des supporters madrilènes : le Real attire les élites économiques, l’Atlético est soutenu par les classes populaires en voie de gentrification et le Rayo Vallecano fait battre le cœur des prolétaires d’ultragauche. Mais les frontières se brouillent de plus en plus dans les tribunes…

Anthony Denay
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© REUTERS

Elles dominent la ville de toute leur hauteur, forment un horizon hérissé de quatre « tubes » à la verticalité vertigineuse ; elles, ce sont les « Cuatro Torres Business Area » (les quatre tours du business), livrées en 2008 et qui, ajoutées aux « torres Kio », les deux édifices inclinés l’un vers l’autre Puerta de Europa, symbolisent le capitalisme à l’espagnol, le marché, l’argent.

Ce mini-Wall Street surplombe le Paseo de la Castellana, l’une des principales artères de la capitale, où ont élu domicile (ainsi que dans l’ensemble du quartier d’affaires avoisinant) quelques-uns des plus importants fleurons de l’économie nationale : les banques BBVA et Sabadell, le groupe Telefónica, Enagás, Mapfre… Toutes sont cotées à l’Ibex 35, le principal indice boursier espagnol, l’équivalent de notre CAC 40.

C’est ici que siège également le groupe ACS, une multinationale spécialisée dans la construction et qui a généré 27,8 milliards d’euros de revenus en 2021. Le nom de son PDG ? Florentino Pérez. Son autre exploit professionnel ? Être parvenu à se faire élire à cinq reprises président du Real Madrid, institution sportive au palmarès inégalé et à la renommée mondiale.