Economie

Nucléaire français, de l'excellence à la dégringolade 

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Née grâce à l’excellence nationale en physique atomique et au leadership du général de Gaulle, la filière s’est divisée dans les années 2000 et les gouvernements ont semblé douter de son avenir. La crise énergétique actuelle rebat les cartes, mais n’est-il pas trop tard ?

Gérard Pehaut, agrégé d’histoire, professeur de chaire supérieure
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Illustration de l'article Nucléaire français, de l'excellence à la dégringolade 

© Eu-EP/Genevieve ENGEL-REA

Avec les contraintes liées à la crise environnementale et les conséquences de la guerre en Ukraine, la question énergétique est revenue au cœur des débats comme jamais depuis les chocs pétroliers de 1973 et 1979. Entre le réchauffement climatique, les risques de pénurie et l’envolée des prix, les choix à opérer sont cruciaux.

Depuis longtemps, bien plus que ses voisins, la France a choisi une voie différente de celle des autres grands pays industrialisés en misant sur l’atome. En 2022, le pays compte 18 centrales en activité, soit 56 réacteurs qui produisent plus de 65 % de l’électricité française. Oui, mais… Longtemps considéré comme une filière d’excellence, le nucléaire français est en difficulté. Et ce ne sont pas les résultats financiers d'EDF en 2022 (17 milliards de pertes) qui oseront proclamer le contraire. 

Lire aussi > Face au réchauffement climatique, peut-on vraiment se passer du nucléaire ?

Becquerel et les Curie

Fin du XIXe et début du XXsiècle : la France est pourtant déjà un des berceaux de la physique atomique avec les travaux d’Henri Becquerel et ceux de Pierre et Marie Curie. Partant de là, les travaux s’enchaînent dans toute l’Europe, mais ce sont encore des Français, Frédéric Joliot-Curie, Lew Kowarski, Hans Halban et Francis Perrin qui, en avril 1939, déposent les brevets d’une découverte cruciale : la réaction en chaîne.

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