Pour travailler en groupe, mieux vaut diversifier les aptitudes de chacun
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Pour travailler en groupe, mieux vaut diversifier les aptitudes de chacun

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’économie de la Sorbonne
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Dans les groupes aux quotients intellectuels très diversifiés s’installe une dynamique qui pousse les personnes au Q.I. les plus faibles à coopérer de peur de braquer celles au Q.I. les plus forts.

Les relations sociales ou professionnelles impliquent des interactions permanentes entre des individus ayant des savoir-faire ou des capacités intellectuelles différentes. Mais comment faire cohabiter une telle diversité d’aptitudes ?

En particulier, vaut-il mieux concevoir une organisation autour de groupes ayant des capacités intellectuelles homogènes (par exemple, selon leurs diplômes) ou au contraire la fonder sur des groupes d’individus hétérogènes ? A priori, on s’attend à ce que l’homogénéité favorise la coopération.

Une expérience1 réalisée au département d’économie de l’université Heidelberg contredit cette intuition : en matière de coopération, la diversité est préférable à l’homogénéité.

Cette expérience concerne 214 personnes issues de tous les milieux et sélectionnées au hasard. Les participants sont répartis par paires de « joueurs ». Le jeu consiste en une suite de parties aux règles immuables telles que chaque joueur a le choix de coopérer ou non avec son partenaire au cours d’une partie, tout en ayant la possibilité de modifier son choix lors des parties suivantes.