En 2017, en France, 45 % des femmes et 50 % des hommes déclarent avoir au moins une activité physique ou sportive dans l’année, selon l’INSEE. Mais cette relative égalité ne doit pas masquer les différences dans le choix des disciplines pratiquées.
Des femmes largement sous-représentées dans la pratique footballistique
Certaines d’entre elles restent très féminisées : les femmes ne forment pas moins de 91 % des licenciés de twirling bâton, 85 % des licenciés de danse et 85 % des licenciés d’équitation. Elles pratiquent aussi souvent selon des modalités spécifiques (espaces plus fermés par exemple).
En ne représentant que 39 % des licenciés tout sport confondu en 2020, selon l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, les femmes ancrent moins leur pratique dans un cadre institutionalisé. Elles sont aussi moins nombreuses à participer à des tournois ou compétition et se détournent des sports collectifs.
Si les hommes sont sureprésentés dans pas moins de 16 disciplines (9 pour les femmes), ils le sont surtout dans la pratique du football. En dépassant la barre symbolique des deux millions de licenciés (plus de 2,1 millions en 2020) tous sexes confondus, la fédération de football est la fédération qui compte le plus grand nombre de licenciés en France, devant le tennis et l’équitation.
En 2017, en France, 45 % des femmes et 50 % des hommes déclarent avoir au moins une activité physique ou sportive dans l’année, selon l’INSEE. Mais cette relative égalité ne doit pas masquer les différences dans le choix des disciplines pratiquées.
Des femmes largement sous-représentées dans la pratique footballistique
Certaines d’entre elles restent très féminisées : les femmes ne forment pas moins de 91 % des licenciés de twirling bâton, 85 % des licenciés de danse et 85 % des licenciés d’équitation. Elles pratiquent aussi souvent selon des modalités spécifiques (espaces plus fermés par exemple).
En ne représentant que 39 % des licenciés tout sport confondu en 2020, selon l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, les femmes ancrent moins leur pratique dans un cadre institutionalisé. Elles sont aussi moins nombreuses à participer à des tournois ou compétition et se détournent des sports collectifs.
Si les hommes sont sureprésentés dans pas moins de 16 disciplines (9 pour les femmes), ils le sont surtout dans la pratique du football. En dépassant la barre symbolique des deux millions de licenciés (plus de 2,1 millions en 2020) tous sexes confondus, la fédération de football est la fédération qui compte le plus grand nombre de licenciés en France, devant le tennis et l’équitation.
Après la diffusion de la Coupe du Monde féminine de football de l’été 2019, la Fédération Française de Foot (FFF) s’est félicitée d’avoir multiplié par deux le nombre de licenciés femmes ces 10 dernières années. Mais cette belle progression ne saurait cacher l’écart important qui subsiste puisqu’aujourd’hui seul 9 % des licenciés de ce sport sont des filles. Alors comment expliquer cet écart ?
Football, les stéréotypes de genre persistent
Pour les sociologues, les différences de participation et d’investissement dans les activités sportives ne sont pas dues à des différences biologiques entre les deux sexes, mais sont la conséquence d’une socialisation différenciée des deux sexes.
Socialisation
Processus par lequel un individu acquiert les compétences, les attitudes et les valeurs nécessaires pour être un membre à part entière de sa société. Cela commence généralement dès la naissance, lorsque l'enfant commence à interagir avec ses parents et son environnement immédiat, et se poursuit tout au long de la vie. Un exemple concret de socialisation serait l'apprentissage des normes sociales et des règles de conduite dans une famille. Les parents enseignent à leurs enfants comment se comporter en société, comment parler et s'habiller correctement, ainsi que les valeurs et les croyances de la famille. Ces leçons sont renforcées à l'école et dans d'autres contextes sociaux, comme les clubs et les activités extrascolaires. Au fil du temps, ces expériences de socialisation aident l'individu à devenir un membre productif et respectueux de sa société, capable de s'intégrer et de participer pleinement à la vie collective.
En fait, dans la société, filles et garçons sont sujets à des attentes différentes, auxquelles ils se conforment à divers degrés. Les rôles féminins poussent les femmes à manifester des comportements tournés vers l’émotion et la sensibilité alors que les rôles masculins poussent les garçons à développer des comportements davantage virils ou combatifs.
Dès leur plus jeune âge, les filles sont confrontées au discours selon lequel elles seraient moins douées pour le football. Pour Bois et Sarrazin (2006), les parents exercent une influence non négligeable sur le choix de la pratique sportives de l’enfant. Ces derniers insistent sur la motivation – ou non – de l’enfant à s’investir dans la pratique sportive correspondante à leurs croyances et à leurs perceptions.
Cette socialisation sexuée se poursuit aussi par l’influence des groupes de pairs – des amis. À l’adolescence, les filles et les garçons s’interdisent de participer aux activités physiques qui ne correspondent pas aux valeurs de leur sexe d’appartenance et ceux qui osent s’aventurer dans ces activités « interdites » sont l’objet de critique et de moqueries de la part de leurs camarades.
Dans leur étude, Marie-Christine Barthaburu et Yves Raibaud (2011) vont jusqu’à qualifier les groupes de pairs de « véritable police du genre ». C’est ainsi que la persistance de stéréotypes de genre profondément ancrés, plus ou moins à notre insu, pourrait expliquer l’absence de mixité dans la pratique du football. Et ces stéréotypes sont encore loin d’être levés. En 2014, près d’une personne sur deux adhère à l’idée selon laquelle « certains sports conviennent mieux aux filles qu’aux garçon » (Burricand et Grobon, 2015).
Mais le choix de la pratique d’un sport dépend aussi des institutions qui l’encadrent. S’il y a bien eu un engouement des femmes pour la pratique du football ces dernières années, il n’en reste pas moins que le football féminin est longtemps resté en marge de la FFF. Il faut attendre 1970 pour que le foot féminin y soit intégré et que les femmes puissent pratiquer en compétition.
À titre de comparaison, la Fédération Française de Boxe, qui a été l’une des premières fédérations à chercher à féminiser ses licenciés, compte aujourd’hui 30,7 % de licenciées femmes. Espérons que le Plan Héritage 2019, conçu pour que la Coupe du Monde Féminine 2019 organisée en France laisse une empreinte la plus durable possible pour le développement du football féminin en France, augmente la présence des femmes dans le football et permettent aux jeunes filles de voir émerger de nouveaux modèles auxquels s’identifier.
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