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Prisons. Comment l’opinion publique entretient le cercle vicieux de la violence

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Exiger la sévérité envers les criminels est un trait commun à de nombreuses sociétés. Mais c’est un cercle vicieux qui débouche sur l’inefficacité. Entretien avec l’économiste colombien Santiago Tobón, spécialiste des conditions de détention et de ses conséquences sur la récidive.

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Illustration de l'article Prisons. Comment l’opinion publique entretient le cercle vicieux de la violence

© © César Mariño García / Paci

Pourquoi lui ?

SantiagoTobon.pngSantiago Tobón est économiste à l’Université EAFIT de Medellín (Colombie), spécialiste de la réduction de la criminalité et de la responsabilisation de la police. Ingénieur de formation, il a travaillé au service du gouvernement colombien durant quatre années, en étant directement confronté aux problèmes criminels de son pays. Il a donc choisi d’en faire son sujet de recherche pour son doctorat. Son étude « Do Better Prisons Reduce Recidivism ? Evidence from a Prison Construction Program » (De meilleures prisons réduisent-elles la récidive ?), a été publiée dans The Review of Economics and Statistics en novembre 2022.

Pour l’Éco. Pourquoi avoir étudié l’économie des prisons et son rôle sur la récidive ?

Santiago Tobón. À mes yeux, les prisons représentent une partie importante et complexe du système de justice pénale, tout en étant généralement inhumaines. Mon intuition : elles apportent des répercussions à long terme sur le niveau de criminalité et de violence au sein de la société dans son ensemble. Je me suis dit : « Je veux étudier ça. »

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