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Idées

Quand la machine à vapeur démontrait la « complémentarité créatrice »

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Le progrès technique crée-t-il plus d’emplois qu’il n’en détruit ? En 1860, les entreprises qui l’avaient rejeté 20 ans plus tôt embauchaient moins et versaient des salaires plus faibles.

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’économie de la Sorbonne
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© Midjourney

C’est un fait, de nouvelles machines détruisent des emplois lorsqu’elles réalisent des tâches faites précédemment par des individus, mais elles engendrent aussi des gains de productivité conduisant à des produits moins chers, ce qui accroît la demande de ces produits et finit par créer des emplois. En théorie, l’impact des avancées technologiques est donc ambigu.

Toutefois, les études appliquées sur la période contemporaine concluent dans leur grande majorité à la prédominance de l’effet de productivité et donc à des créations d’emplois qui dépassent, à plus ou moins long terme et souvent de manière massive, les destructions1.

Cela a-t-il toujours été le cas par le passé, en particulier au début de l’ère industrielle ? Une équipe d’économistes italiens s’est penchée sur cette question en étudiant la genèse de la diffusion de la machine à vapeur en France2. Au cours du XIXe siècle, cette nouvelle technologie entre en concurrence avec les sources traditionnelles d’énergie que sont l’eau et le vent et dont la France est abondamment pourvue.