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Selon notre classe sociale, nous ne sommes pas tous égaux face à l’obésité

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Les classes aisées, qui ont une relation plus attentive au corps, cherchent davantage à valoriser la grâce et la bonne forme que la force physique.

Mélanie Tavernier, professeure de SES
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© Getty Images/iStockphoto

Près d’un Français sur deux est en surpoids. C’est le résultat d’une recherche de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée début 2023. L’état des lieux est préoccupant : le nombre de personnes en situation d’obésité ne cesse d’augmenter, à un rythme rapide – 8,5 % de la population en 1997, 17 % aujourd’hui.

Dans le détail, cela concerne plus souvent les hommes que les femmes. Des disparités socio-économiques existent également. L’obésité a progressé de 2,5 points en 20 ans chez les cadres, contre 9 points chez les employés et les ouvriers. Comment expliquer de telles différences ?

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Dans la perspective de Pierre Bourdieu, qui analysait le corps comme le reflet de la position sociale des individus, les inégalités face à l’obésité s’expliquent par le fait que le rapport au corps s’inscrit dans des différences de classes. Dans un article reconnu comme un classique de la sociologie, Luc Boltanski montrait, en 1971 que les classes populaires nouent une relation instrumentale à leur corps.