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Élections : pourquoi notre cerveau ne résiste pas bien à la démagogie

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Les promesses faciles à comprendre, même si elles sont peu crédibles, sont rassurantes, ce qui explique leur succès. Le raisonnement exigeant de long terme demande au mental plus d’énergie. 

Sandrine Chesnel
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© Getty Images

Doubler la rémunération des enseignants en cinq ans, supprimer toutes les cotisations sur les salaires pour améliorer le pouvoir d’achat, faire disparaître l’impôt sur la fortune pour que l’argent des riches ruisselle sur les plus désargentés : voilà quelques engagements pour tous les goûts, du genre de ceux que l’on voit fleurir pendant les campagnes électorales.

Ces promesses, malgré leur invraisemblance, séduisent beaucoup d’électeurs. La faute à notre cerveau, pas toujours bien armé pour résister aux propositions les plus démagogiques, notamment dans le domaine complexe de l’économie.

Défaut de formation

La psychologie cognitive, qui étudie le fonctionnement de notre cerveau, permet d’éclairer ces « failles » dans notre raisonnement. Celui-ci repose sur un système dual (dual reasoning) qu’explique Lou Safra, chercheuse en psychologie politique au Cevipof :

« Deux systèmes de raisonnement s’affrontent chez chacun d’entre nous : le système un est rapide et intuitif, il dépend de nos habitudes, il est donc sujet à des biais de raisonnement et à des raccourcis ; le système deux est plus lent, plus coûteux en ressources cognitives, car il demande de traiter plus d’informations, de raisonner. En fonction des situations auxquelles nous sommes confrontés, nous allons fonctionner avec le système un ou le système deux. »

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