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Nicholas Georgescu-Roegen et la décroissance
Portraits d'Économistes
Nicholas Georgescu-Roegen et la décroissance
Formé à l'Institut de la statistique de Paris puis Harvard, où il a collaboré avec Joseph Schumpeter, cet économiste américano-roumain est une figure tutélaire de la décroissance.

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Qui-suis je ?
Nicholas Georgescu-Roegen est un économiste à part. Avant de s’intéresser aux sciences économiques, il se forme tout d’abord aux sciences dures, mathématiques en tête, comme le démontre son doctorat obtenu en 1930 à l’Institut de la statistique de Paris. Il comprend alors que "les phénomènes économiques ne pouvaient être décrits par un système mathématique".
À l’Université d’Harvard, où il étudie notamment la théorie du consommateur, il intègrera, dans les années 1930, l'équipe de Joseph Schumpeter, qui travaille alors sur la question des cycles économiques.
Inspiré par les travaux de Darwin et d’autres scientifiques émérites (Carnot et sa loi de thermodynamique), ce chercheur roumain né en 1906 considère l’économie comme une extension de notre vie biologique. Il fondera le concept de bio-économie : l’économie doit prendre en compte le vivant, l’environnement, les ressources énergétiques.
Ses travaux de recherche et son observation minutieuse des évolutions économique, notamment dans sa ville de Nashville (USA), inspirent l'ouvrage The Entropy Law and the Economic Process, publié en 1971. Il met progressivement en lumière l’impasse d’une croissance illimitée dans un monde fini (notre planète). Son approche iconoclaste, marquée par sa logique plurisciplinaire – précurseur du mouvement hétérodoxe - va progressivement le rendre paria aux yeux des économistes dits classiques.
Sa pensée systémique et ses préconisations (agriculture biologique, fin de la guerre, critique de la consommation de masse, etc.) feront de lui une figure tutélaire de la décroissance, même si l'économie américano-roumain, décédé en 1994, ne s'est jamais directement réclamé de ce mouvement.
Chaque fois que nous produisons une voiture, nous détruisons irrévocablement une quantité de basse entropie qui, autrement pourrait être utilisée pour fabriquer une charrue ou une bêche. Autrement dit, chaque fois que nous produisons une voiture, nous le faisons au prix d'une baisse du nombre de vies humaines à venir.Nicholas Georgescu-Roegen
La décroissance (1979), 2e édition, 1995.
Mes dates clés
- Naissance : 4 février 1906, Constanța, Roumanie.
- 1930 : Docteur en statistiques, Université de Paris.
- 1934 : Collaboration avec Joseph Schumpeter, Université d'Harvard.
- 1971 : Publication de l'ouvrage The Entropy Law and the Economic Process
- Mort : 30 octobre 1994, Nashville, Tennessee, États-Unis