Qui suis-je ?
Léon Walras naît le 16 décembre 1834 à Evreux en Normandie. Il est le fils d’Auguste Walras, ancien diplômé de l’Ecole Normale supérieure, et inspecteur de l’académie de Lyon. Son père est également passionné par l’économie. Il anime avec son ami Augustin Cournot, grand économiste de l’époque, des réunions d’économie politique.
Le parcours scolaire de Léon Walras n’est pas le plus reconnu. Il échoue au concours d’entrée de Polytechnique, et s’inscrit en 1854 à l’école des Mines où il tombe en dépression et rate son diplôme.
L’échec scolaire de Léon est une honte familiale pour son père Auguste. Ce dernier convainc son fils de s'intéresser à l’économie. Léon Walras commence sa carrière en tant que journaliste économique au journal « La Presse » et écrit des articles dans le « Journal des économistes ».
Militant socialiste convaincu, Walras est pourtant très critique vis-à-vis des dirigeants et philosophes socialistes de son époque. Il les qualifie d'hypocrites, démagogues et “ignards” en économie. En 1860, il écrit son premier livre « L'Économie politique et la justice: Examen critique et réfutation des doctrines économiques de Proudhon ». Pierre Joseph Proudhon est un économiste, philosophe français, précurseur de l'anarchisme.
En 1864, Walras devient directeur de la “Banque du Travail”, banque coopérative aidant les audacieux riches en idées mais pauvres en capitaux. Il postule ensuite, grâce au réseau de son père à l'université de Lausanne, en Suisse, en 1870, en tant que professeur d’économie.
Il écrit son célèbre livre « Eléments de politique économique pure » en 1874, où il présente notamment sa notion d’équilibre général. Il est grandement inspiré par les idées de son père, Cournot, et de son ami William Stanley Jevons, économiste anglais d’obédience libéral.
L’économie, selon Walras, doit devenir une science au même titre que les sciences naturelles. Il est l’un des économistes les plus symbolique, avec Jevons, à vouloir intégrer les mathématiques à l’économie à travers son modèle permettant d’établir un équilibre général entre l’offre et la demande sur un marché en situation de libre concurrence.
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L'économiste français scinde l’économie en trois blocs : l'économie pure, l’économie appliquée et l’économie sociale. Dans la première, un économiste, à partir des concepts essentiels qu'il tire de la réalité, établit des lois mathématiquement formalisées. Dans la seconde l’économiste grâce à ses lois mathématiques met en œuvre des propositions de politiques économiques. Dans le troisième volet, l'économie sociale, Walras rassemble les mesures permettant d'éviter la pauvreté et l'injustice, comme par exemple la création d'un salaire minimum.
Léon Walras passera 22 ans sur les bancs de l’université de Lausanne. Il meurt le 5 janvier 1910 à Montreux, en Suisse, sans être particulièrement distingué par ses pairs.
C’est après sa mort qu’il devient mondialement reconnu pour ses travaux académiques novateurs. Il sera considéré comme « le plus grand économiste de tous les temps » selon Joseph Schumpeter, le célèbre économiste autrichien. Arrow et Debreu utiliseront l’aspect mathématique et logicien du modèle Walrasien tout comme Hicks et Samuelson dans leur synthèse néoclassique, reprenant notamment l’idée d’équilibre général.
Son équilibre général
Walras essaye de comprendre l'origine des prix sur un marché. Sa théorie de la formation des prix repose sur la rareté. En prenant l'exemple de l'air, il constate que ce bien très utile est gratuit de par son abondance.
Reprenant les idées de Jevons, il pense que le plaisir que procure la consommation d'une unité d’un bien dépend de la quantité que l'on en a consommée précédemment, mais dépend également de la difficulté que l'on a à l'obtenir. C'est la combinaison de ces deux éléments qui définit la rareté. Il met fin à la théorie de la valeur travail des auteurs classiques comme Smith et Ricardo.
Pour Walras, un individu consomme un bien tant que l'acquisition d'une unité supplémentaire lui donne une satisfaction supérieure à la somme déboursée par le consommateur final.
Selon l'économiste français, le consommateur arrête ses achats quand la satisfaction et le prix à payer pour acquérir ce bien sont équivalents, c'est-à-dire quand l'utilité du dernier bien acquis, qu'il appelle l'utilité marginale, est égale au prix.
Walras tente de décrire le fonctionnement général de l'économie dès lors que chaque individu égalise ses utilités marginales aux prix. Il fait l’hypothèse de la libre concurrence entre les entreprises, de la parfaite autonomie des consommateurs, mais aussi de la transparence des prix (le prix est rendu public, « criés » comme il l’énonce dans ses ouvrages).
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À travers un calcul mathématique très complexe, il parvient à trouver un système de prix réalisant l'équilibre entre l'offre et la demande. C'est ce qu’on appelle l'équilibre général walrasien.
L'équilibre général est stable car en cas de déséquilibres, il y a un mécanisme de tâtonnements permettant de revenir progressivement à l'équilibre initial grâce à la flexibilité des prix; il prend l'image du commissaire priseur qui, en proposant un prix, conduit à l'ajustement entre l'offre et la demande.
Mes dates
- Naissance : Le 16 décembre 1834 à Évreux
- 1874 : Publie Éléments d'Économie politique pure
- 1896 : Publie Les Études d'économie sociale
- 1898 : Publie Les Études d'économie politique appliquée
- Mort : Le 5 janvier 1910