
Dico de l'éco
Courbe de Beveridge (ou courbe U/V)
La courbe de Beveridge, du nom de l’économiste britannique William Beveridge (1879-1963), également appelée « courbe U/V», aide à expliquer le processus d’appariement entre les emplois vacants et les chômeurs.
Près de 264 800 emplois sont vacants au deuxième trimestre 2021 en France1 (+22 % par rapport au premier trimestre), soit 1,85 % de l’emploi total, mais surtout, c’est le taux le plus élevé depuis 2015. Dans le même temps, 2,4 millions de personnes sont au chômage (8,1 %)2. Presque deux emplois sur 100 sont non pourvus et huit actifs sur 100 cherchent un travail.
La courbe de Beveridge, du nom de l’économiste britannique William Beveridge (1879-1963), également appelée « courbe U/V», aide à expliquer le processus d’appariement entre les emplois vacants et les chômeurs. Elle établit une relation décroissante entre le taux de chômage (U) et le taux d’emplois vacants (V) c’est-à-dire le nombre d’emplois effectivement occupés par rapport à l’emploi total.
Plus de croissance entraîne plus d'emplois non pourvus
Lorsque la croissance est forte, les entreprises créent plus d’emplois qu’elles n’en détruisent, le taux de chômage diminue, le taux d’emplois non pourvus augmente, car il devient plus difficile de recruter. Inversement, en période de récession, ce sont les destructions d’emplois qui l’emportent : le chômage augmente et le taux d’emplois vacants baisse, car l’écart entre le nombre d’emplois occupés et l’emploi total susceptible de l’être s’accroît.
La position de l’économie sur la courbe fait connaître sa situation conjoncturelle, mais aussi les tensions sur le marché du travail. La coexistence d’offres non pourvues et d’un chômage important indique qu’il existe des inadéquations entre offre et demande de travail, des difficultés d’appariement (mismatch) entre des employeurs qui ne trouvent pas les salariés qui leur conviennent et des demandeurs d’emploi pour qui les emplois ne conviennent pas.
Ce chômage dit « d’appariement » s’explique par des critères autres que le « prix » du travail : l’employabilité des actifs, les comportements de recherche, les qualifications et les compétences, la localisation des emplois, la mobilité de la main-d’œuvre, les conditions de travail et les rigidités du marché du travail.
Notes
1. Enquête Acemo, entreprises de 10 salariés ou plus, Dares.
2. Statistiques et études, Insee, 2021.
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