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Équivalence ricardienne
Dico de l'éco
Équivalence ricardienne
Selon l'économiste David Ricardo, sous certaines conditions, il est indifférent que l’État emprunte aujourd’hui pour reporter à demain le remboursement de la dette ou bien augmente les impôts dès à présent, puisqu’un prélèvement aura lieu de toute façon.

Au XIXe siècle, l’économiste britannique David Ricardo s’interrogeait déjà sur les moyens de financer les dépenses publiques. D’après lui, sous certaines conditions, il est indifférent que l’État emprunte aujourd’hui pour reporter à demain le remboursement de la dette ou bien augmente les impôts dès à présent, puisqu’un prélèvement aura lieu de toute façon : c’est le théorème de l’équivalence ricardienne.
En 1974, Robert Barro, macro-économiste américain, montre que, en cas d’emprunts publics, les agents économiques anticipent la hausse future de fiscalité (c’est l’hypothèse des anticipations rationnelles) et donc la baisse de leurs revenus. Mais ils prévoient aussi un transfert vers les générations futures.
Ainsi, soucieux de leur bien-être et surtout de celui de leurs enfants qui auront à supporter cette dette, les ménages sont prudents et épargnent au lieu de dépenser, ce qui neutralise l’impact des dépenses publiques puisque la consommation n’augmente pas suffisamment.
Une épargne « forcée » pendant le confinement de 2020
En 2021, la question est d’actualité. La crise sanitaire a conduit l’État à dépenser près de 500 milliards d’euros en mesure de soutien aux particuliers, aux entreprises et en garanties publiques. Il a mis en place un plan de relance de 100 milliards pour la refondation économique, sociale et écologique du pays.
La dette atteint désormais 2 675 milliards d’euros (120 % du PIB). Or l’épargne financière des Français a augmenté de près de 130 milliards d’euros en 2020 – bien plus que le montant du plan de relance – pour atteindre presque 5 500 milliards1.
Il s’agit en partie d’une épargne forcée en raison des confinements qui ont freiné la consommation, mais aussi d’une épargne de précaution liée aux inquiétudes à venir. Les Français-contribuables auraient-ils associé dépenses publiques et revenus futurs amputés par des taxes fiscales inévitables pour renflouer les caisses de l’État ?
Notes
1. Banque de France, épargne des ménages 2020