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Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)
Dico de l'éco
Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)

© Eric TSCHAEN/REA
En bref
Subventions : 12 millions d’euros (sur un total de 19,3 millions versé à tous les syndicats agricoles en 2016)
Salariés : 102
Présidente : Christiane Lambert, depuis mars 2017, première femme présidente de la FNSEA, réélue en janvier 2020
Adhérents : 212 000
Défendre les intérêts des agriculteurs employeurs auprès du ministère ou de la grande distribution, voilà la mission de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles depuis 1946.
Le syndicat majoritaire du secteur a regroupé 55,4 % des votes lors des dernières élections syndicales en 2019, frappées par un taux record d’abstention (71,5 %, et c’est encore plus chez les salariés). Derrière la FNSEA se trouvent la Coordination rurale (20,17 %), la Confédération paysanne (19,28 %) et le Modef (1,39 %).
Flou financier
Les priorités de la FNSEA sont établies chaque année lors d’un congrès. Elles sont ensuite étudiées par le bureau (qui se réunit toutes les semaines) et ses différentes commissions, pour permettre au conseil d’administration (60 administrateurs, un membre pour les conflits et quatre jeunes agriculteurs) de prendre ses décisions chaque mois.
Comme n’importe quel syndicat professionnel, la FNSEA veille à la durée du travail des agriculteurs, leur formation, leur prévoyance, les négociations collectives… Ses permanences départementales dispensent aussi des services d’accompagnement auprès des agriculteurs, comme la comptabilité ou le conseil juridique, à des tarifs défiant toute concurrence.
Un grand flou règne autour de ce chiffre d’affaires "formation". À ces ressources financières s’ajoutent des subventions de l’État (distribuées proportionnellement selon les résultats aux élections syndicales) et les cotisations de ses adhérents.
Des abus de pouvoir dénoncés plusieurs fois
Installée depuis des décennies, l’organisation s’est infiltrée dans toutes les étapes de la vie des agriculteurs. Son rapprochement avec les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), qui régissent les ventes de terres agricoles, lui a été reproché.
Des abus de pouvoir ont aussi été révélés dans le rapport du député Nicolas Perruchot sur le financement des syndicats, en 2011 : “L’adhésion à ce syndicat se trouverait encouragée par la position qu’il occupe dans les différentes instances locales chargées de promouvoir l’installation des agriculteurs, certains allant jusqu’à affirmer que des aides seraient subordonnées à une souscription de cotisation.”
Le rapport s’interroge aussi sur l’utilisation des 500 millions d’euros et des 7 800 salariés des Chambres d’agriculture auxquelles elle siège majoritairement.
L’écologie au second plan
Le statut de syndicat majoritaire lui confère des pouvoirs bien plus politiques qu’il n’y paraît, dont les syndicats d’autres corps de métier ne disposent pas. La présidente de la FNSEA (Christiane Lambert, depuis 2017) est par exemple consultée par le président de la République pour la nomination du ministre de l’Agriculture (Julien Denormandie, par exemple). La fédération rechigne à intégrer l’environnement dans son spectre. Elle a récemment défendu la réintroduction de néonicotinoïdes pour la culture de la betterave (voir notre article p.24), afin de "protéger la survie économique de la filière".