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Inégalités femmes-hommes (ou de genre)
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Inégalités femmes-hommes (ou de genre)
Les inégalités de genre désignent l’ensemble des disparités sociales, juridiques et économiques qui défavorisent un genre par rapport à un autre.
Pierre Garrigues
Partout dans le monde, le rapport au genre est globalement préjudiciable aux femmes. En France, par exemple, elles gagnaient en 2017 et à poste égal 5,3 % de moins que les hommes, selon l’Insee.
Un chiffre qui ne reflète pas entièrement la réalité : il faut également prendre en compte le plafond de verre. Cette expression, venue des États-Unis dans les années 1970, désigne les barrières invisibles à la promotion hiérarchique des femmes en entreprise ou en société. Début 2021, seule une femme dirigeait une entreprise du CAC 40, par exemple. En 2020, 37 % des entreprises comptaient moins de deux femmes parmi leurs dix plus hautes rémunérations.
Les inégalités salariales tous niveaux hiérarchiques confondus sont donc plus élevées : le salaire net mensuel et moyen des femmes était en 2018 inférieur de 16,8 % à celui des hommes, selon l’Insee. Au point que, selon le collectif Les Glorieuses, les femmes ont travaillé en 2021 « gratuitement » du mercredi 3 novembre, à 9 h 22, au 31 décembre. Cette date, en 2020, était fixée au 4 novembre.
Une femme sur cinq harcelée sexuellement au travail
Les disparités de rémunération tiennent également aux écarts de situation entre genres, qui se creusent tout au long de la carrière, celle de la femme pâtissant plus souvent de l’arrivée d’enfants dans un couple. En France, les femmes occupent de ce fait plus souvent des emplois à temps partiels, ou bien sont inactives. En 2018, 65 % des hommes de 15 à 64 ans occupaient un emploi à temps plein, contre seulement 43 % des femmes.
Par ailleurs, en 2014, 20 % des femmes actives disent avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle, selon une enquête du défenseur des Droits.
Le travail invisible
Les différences de traitement ne s’arrêtent pas à la sortie des bureaux. Si le taux de chômage des femmes françaises est presque égal à celui des hommes (9,1 % pour les hommes et 9 % pour les femmes au troisième trimestre 2020), les femmes travaillent malgré tout en moyenne plus que les hommes, puisqu’elles effectuent la majeure partie du travail invisible.
Il ne s’agit pas de travail au noir, mais du travail non rémunéré effectué au sein de la famille par les mères et les pères auprès des enfants de même que celui des aidant(e)s auprès des proches malades, âgé(e)s ou en perte d’autonomie.
Selon l’Insee, les femmes consacraient, en 2010, 3 h 26 par jour aux tâches domestiques, contre seulement 2 h pour les hommes – cela représente une différence de 523 h ou 13 semaines de 40 h, travaillées annuellement par les femmes. L’adjectif « invisible » rappelle que ce travail n’est que très peu pris en compte par la société, car traditionnellement incombant au « rôle » de la femme.
Il est à noter que ces chiffres évoluent pour la plupart dans la direction de l’égalité des genres, notamment grâce à la législation (en 2011, la loi Copé-Zimmermann imposait par exemple un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des entreprises). Malgré tout, il reste beaucoup de chemin à parcourir.