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Dico de l'éco

La théorie du vol des oies sauvages

Cette stratégie de développement repose d’abord sur une production intérieure de faible technicité qui remplace progressivement les importations de pays plus avancés. Puis il s’agit de s’orienter en priorité vers l’international et de viser des exportations de plus en plus sophistiquées.

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C’est un modèle de développement analysé par l’économiste japonais Kaname Akamatsu (1896-1974) pour décrire l’industrialisation du Japon pendant l’ère Meiji (1868-1912), puis réactualisé dans les années 1960 et 1980 lors du rattrapage économique des pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est.

L’analogie poétique avec le « vol des oies sauvages » évoque l’interdépendance entre pays de niveaux de développement différents et leur possible coprospérité, à l’image du « V » du vol des oies sauvages, solidaires et coopératives, migrant vers le sud.

Cette stratégie de développement repose d’abord sur une production intérieure de faible technicité qui remplace progressivement les importations de pays plus avancés (biens de consommation courante).

Puis il s’agit de s’orienter en priorité vers l’international et de viser des exportations de plus en plus sophistiquées, intégrant plus de valeur ajoutée et de technologie, c’est-à-dire en « remontant » les filières (biens manufacturés, électroménager, automobile, puis robotique, numérique, biotechnologie…).

Au fur et à mesure du processus, certaines activités sont abandonnées, délocalisées en fonction des avantages comparatifs des autres pays moins avancés, qui peuvent alors démarrer leur développement industriel. Ainsi importations, production, et exportations de chaque produit suivent la forme du vol des oies.

Le rôle crucial de l'État

Cette stratégie fut celle des Nouveaux pays industrialisés (NPI), les fameux « dragons » asiatiques dans les années 1960 (Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Taïwan), l’économie japonaise pilotant le vol. Puis celle des « petits tigres » (Malaisie, Thaïlande, Indonésie et Philippines) dans les années 1980.

L’ouverture internationale et les investissements productifs et étrangers sont déterminants, ainsi que le rôle, crucial, de l’État. C’est un mélange de libéralisme et d’interventionnisme direct (infrastructures, choix des secteurs prioritaires, éducation…). Ce modèle reste toutefois très vulnérable aux fluctuations extérieures.