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Le label Relance pour aspirer l’épargne générée pendant la crise du Covid-19
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Le label Relance pour aspirer l’épargne générée pendant la crise du Covid-19
Les confinements nous ont empêchés de consommer, générant une épargne exceptionnelle à l’échelle du pays. Avec son label Relance, l’État incite les particuliers à investir cet argent dans les PME françaises.
Cathy Dogon
© iStock
Comment utiliser au mieux les 200 milliards d’euros d’épargne hors norme prévus d’ici fin 20211 et optimiser ainsi la relance post-Covid ? Parmi les leviers actionnés par le gouvernement, un label créé en octobre 2020 oriente les investissements des particuliers vers les Petites et moyennes entreprises (PME) françaises.
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Le label Relance vient s’ajouter aux deux labels gouvernementaux préexistant à la crise : Greenfin (anciennement Transition énergétique et écologique pour le climat, TEEC) et Investissement socialement responsable (ISR). D’autres labels (privés) cherchent aussi à mobiliser les épargnants en fonction de leurs intentions.
Un intermédiaire : les fonds d'investissement
Comment ça fonctionne ? Tout particulier peut se rapprocher de son conseiller financier et exprimer le souhait de soutenir l’économie française. Le ministère de l’Économie cible particulièrement les sommes placées en assurance-vie, les plans d’épargne en actions ou la souscription en direct.
Entre l’épargnant et la PME qui bénéficie de son épargne, il existe des intermédiaires : les fonds d’investissement. Ce sont eux qui reçoivent le label Relance. Ces fonds2 achètent et vendent des parts dans des entreprises cotées en Bourse, mais aussi dans des structures plus petites et non cotées.
Les fonds doivent placer entre 30 % à 60 % de leurs actifs dans des entreprises françaises, dont au moins 10 % ou 20 % dans les fonds propres de Très petites entreprises (TPE), PME ou Entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Contrôle du Trésor
Au 1er mars 2021, 147 fonds s’étaient engagés à soutenir la reprise économique tricolore.
Le label Relance est assez peu sélectif sur l’activité en question : elle doit respecter un ensemble plutôt souple de critères Environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG). Seule exclusion ferme, les activités charbonnées.
Des membres de la direction générale du Trésor, réunis en « organe de contrôle du label », vérifient le respect de la charte au moment du dépôt du dossier et des rapports semestriels obligatoires. Les fonds ne sont pas contraints de lister les entreprises qu’ils financent, mais seulement d’en donner le nombre, la part investie dans ces entreprises et le nombre d’emplois associés.
Le label ne garantit aucune rentabilité. L’investissement peut se révéler risqué : depuis le lancement, certains fonds ont réalisé plus de 30 % de performance, d’autres ont perdu 10 %.
1. Selon la Banque de France
2. OPCVM, fonds d’investissement à vocation générale, fonds de capital-investissement (FPCR, FCPI, FIP), fonds de fonds alternatifs, fonds d’épargne salariale, sociétés de capital-risque, etc.
Mobilisation jusqu’en 2026
19 octobre 2020, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Alain Griset, ministre chargé des PME, créent le Label Relance.
Au 1er mars 2021, l’encours de ces fonds s’élève à 13 milliards d’euros (à 24,5 milliards d’euros en incluant les cibles de collecte des fonds en cours de lancement).
Tous les six mois, le fonds d’investissement doit publier un rapport sur sa contribution au dynamisme de l’économie et des territoires.
Les sociétés de gestion de portefeuille peuvent solliciter cette appellation jusqu’au 31 décembre 2022.Ce droit est ouvert pour quatre ans à compter de la labellisation.