Dico de l'éco

Le paradoxe de l’eau et du diamant

Théorisée par l'économiste Adam Smith, cette notion se penche sur la combinaison des concepts de rareté et d’utilité du bien.

,
Illustration de l'article Le paradoxe de l’eau et du diamant

Adam Smith, dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, en 1776 l’énonce ainsi : « Il n’y a rien de plus utile que l’eau, mais elle ne peut presque rien acheter… un diamant, au contraire, n’a presque aucune valeur quant à l’usage, mais on trouvera fréquemment à l’échanger contre une très grande quantité d’autres marchandises. »


Ce paradoxe pose la question de la valeur des biens et met en lumière la distinction entre valeur d’usage et valeur d’échange. La valeur d’usage indique l’utilité d’un bien et se rapporte au besoin qu’il satisfait. Sa valeur d’échange se mesure lors de l’échange et détermine son prix.

Ainsi, l’eau a une grande valeur d’usage – pas de vie sans eau – mais sa valeur d’échange est faible. Au contraire, le diamant possède une grande valeur d’échange tout en étant moins essentiel à la vie.

Adam Smith

Il est l’un des plus importants auteurs classiques de l’économie. Son œuvre phare, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, pose les fondements de la théorie économique moderne, en s’interrogeant notamment sur les sources de la croissance et de la répartition des richesses, sur la formation des prix et des salaires, ou le rôle de la concurrence au sein des marchés pour l’allocation des ressources.

William Jevons, économiste britannique du XIXe siècle, cofondateur de l’École néoclassique et marginaliste, explique ce paradoxe par la combinaison des concepts de rareté et d’utilité du bien. Il montre que l’eau est certes vitale, mais abondante et peu valorisée.

Ainsi, après avoir bu, la satisfaction (ou l’utilité) retirée de la dernière goutte d’eau (l’utilité marginale) est très faible alors que le diamant étant rare et socialement très désiré, son utilité marginale décroît beaucoup plus lentement. Ce qui est rare est cher, ce qui est cher est rare !


On sait tous que 71 % de la surface de la Terre est recouverte d’eau et lui doit son nom de « planète bleue ». L’eau semble donc abondante, mais seule l’eau douce (glaciers, banquises…), qui ne représente que 2,5 % de toute l’eau, permet la vie.

De plus, l’eau douce « accessible » (lacs, rivières, sous-sol), constitue seulement 0,25 % de la ressource totale mondiale et elle est très inégalement répartie sur la planète. L’eau est donc beaucoup plus rare qu’on ne le croit.

  1. Accueil
  2. Dico de l'éco
  3. Le paradoxe de l’eau et du diamant