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[Data] Démographie. Combien d'êtres humains serons-nous sur Terre en 2100 ?

Non, l’augmentation de la population mondiale ne sera pas éternelle. Nous avons même un siècle de chocs démographiques devant nous. Démographie, vieillissement et espérance de vie, Pour l'Éco vous en parle en data. 

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© Lucas Vallecillos/REDUX-REA

En novembre 2022, nous avons atteint un seuil : huit milliards d’êtres humains vivent sur Terre. Ce seuil, qui semble anodin aux plus jeunes, est en réalité arrivé très vite.

En 1972, il y a 50 ans, il y avait autant d'habitants sur toute la Terre (3,8 milliards) qu'il n'y en a aujourd'hui dans six pays seulement (Chine, Inde, États-Unis, Indonésie, Pakistan, Brésil). En 2022, il y a autant d'habitants en Chine (1,4 milliard) qu'il n'y avait d'êtres humains sur Terre en 1880. Au cours des deux derniers siècles, il a fallu de moins en moins de temps pour gagner un milliard d'êtres humains supplémentaires.

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L'incroyable divergence des scénarios

Pour autant, nous aurions tort de croire que l’augmentation de la population mondiale est inéluctable. Les démographes de l'ONU ont réévalué leurs projections en 2022, et estiment que le scenario le plus probable est celui d'une population mondiale stagnant autour des 10 milliards, à partir des années 2060.

Mais si la fécondité et la mortalité demeurent égales à leurs niveaux actuels, les experts prédisent une Terre peuplée de 16 milliards d'humains en 2100. Une étude de la banque HSBC parue en 2022 prédit, quant à elle, une population mondiale de 4 milliards à la fin du siècle.

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Ces scénarios partent d'hypothèses divergentes sur les taux de fécondité notamment. Le scénario moyen de l’ONU – qui fait référence – estime que le taux de fécondité en Afrique va baisser très lentement, tandis que la banque HSBC pense que ce changement sera beaucoup plus drastique et rapide, d’où une décroissance de la population intervenant plus tôt. Cette hypothèse est jugée « tout à fait envisageable » par Didier Breton, professeur de démographie à l'université de Strasbourg, interrogé par TF1.

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Dans la moitié des pays, la population ne se renouvelle plus

Certains pays savent bien à quoi ressemble une diminution de leur population. Demandez aux Russes, dont le pays se dépeuple depuis 30 ans déjà. Quant aux Chinois, ils ne seront jamais plus aussi nombreux qu’en 2022.

À l’inverse, certains pays - comme la République démocratique du Congo - vont voir leur population quintupler au cours de ce siècle.

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Ces destins divergents n’étonnent pas puisque les femmes n’ont pas du tout le même nombre d’enfants en moyenne : 6,8 au Nigeria, 1,8 en France, 0,9 en Corée du Sud. Or, pour que chaque génération en engendre une nouvelle de même effectif, le taux de fécondité doit atteindre au moins 2,1 (on parle alors de « taux de renouvellement »), soit 210 enfants pour 100 femmes. Parce que pour 105 garçons, il naît 100 filles en moyenne.

En 2021, 49 % des pays atteignent ce seuil de renouvellement, mais aucun pays européen ne fait partie de cette liste, à l'exception de Monaco (taux de fécondité de 2,11).

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Avec 1,8 enfant par femme en moyenne, la France se situe en tête du continent européen aux côtés de la Roumanie et de la Moldavie.

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Les différences de fécondité transforment les équilibres démographiques entre les régions du monde. Surtout, la population sur le continent africain va augmenter dans des proportions bien supérieures aux autres continents.

Aujourd'hui, en 2022, le continent africain est deux fois plus peuplé que le continent européen. Et il sera six fois plus peuplé en 2100. Sans remettre en cause la prépondérance du continent asiatique, qui sera presque huit fois plus peuplé que l'Europe en 2100 (sept fois plus en 2022).

Un vieillissement généralisé

Une population qui enfante moins, c'est une population qui vieillit. Cette fatalité touche tous les pays, mais pas au même moment, ni avec la même rapidité.

Prenons le cas de la Corée du Sud: sa population a vieilli plus rapidement que n'importe quel autre État : il y a vingt ans, en 2001, la moitié de la population sud-coréenne avait moins de 31 ans. Cet âge médian est aujourd'hui de 44 ans.  Cela ne risque pas de s'arranger puisque le taux de fécondité en Corée du Sud - le plus faible au monde - est de 0,8 enfant par femme aujourd'hui.

À l'extrême inverse, le Niger va garder une population très jeune encore très longtemps. L'âge médian, 14 ans aujourd'hui, devrait passer à 30 ans... en 2100.

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Vivre toujours plus vieux n'est pas garanti

L’autre facteur de l’équation démographique, c’est l’espérance de vie. À l'échelle mondiale, on a gagné cinq années de vie supplémentaires depuis 2001, et quatorze années sur les derniers 50 ans.

Mais l'augmentation continue de l'espérance de vie n'est pas garantie, une leçon que nous avons collectivement apprise avec la pandémie de Covid-19, qui a fait chuter l'espérance de vie mondiale. C'est loin d'être la pemière fois que cela se produit. Le sida a fait chuter l’espérance de vie à 44 ans au Zimbabwe, en 2003, contre 61 ans en 1983.

Éco-mots

Espérance de vie

C'est la moyenne des durées de vie d'une génération fictive qui serait soumise à tous les âges de sa vie aux taux de mortalité par âge de l'année observée. C'est l'espérance de vie à la naissance.

Quant aux conflits armés internes, ils ont fait drastiquement chuter l'espérance de vie au Cambodge au milieu des années 1970 (régime des Khmers rouges), au Rwanda en 1994 (génocide des Tutsi) et, plus récemment, en Ukraine depuis l'invasion russe.

Parmi les privilégiés aussi, vivre de plus en plus longtemps n'est pas assuré. Depuis 2019, l'espérance de vie aux États-Unis chute, notamment du fait des morts liés à la consommation d'opioïdes.

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Contraception: chaque pays sa méthode

Aujourd'hui, la plupart des couples ont les enfants qu'ils veulent, quand ils le veulent: utiliser une méthode de contraception est la règle dans l'immense majorité des pays. La stérilisation est de loin la méthode privilégiée à l'échelle mondiale (34% des couples), devant le stérilet (22%), la pilule (14%), le préservatif (12%), l'injection ou l'implant (8%). Un couple sur dix utilise une autre méthode : retrait, abstinence périodique, ovules, diaphragme, etc.

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Mais ces moyennes mondiales cachent d'énormes différences entre les pays, du fait de considérations culturelles qui font privilégier ou rejetter certains modes de contraception. En France, un couple sur deux compte sur la pilule (ils sont 78% en Algérie), une méthode considérée comme dangereuse au Japon, où 82% des couples utilisent le préservatif.

La stérilisation est très utilisée en Inde, au Canada, aux États-Unis ou au Brésil. En Inde, ce sont les femmes qui sont stérilisées. Aux États-Unis, une fois sur trois, c’est l’homme qui est stérilisé. Au Canada comme au Royaume-Uni, c’est plus fréquemment l’homme qui est stérilisé, plutôt que la femme.

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