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Débat. La France est-elle une puissance d’avenir ?

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L'époque de la France des Trente Glorieuses semble révolue et le pays paraît souvent à la traîne dans nombre de classements. De quoi s'interroger sur son futur. Avec Karine Berger, haut fonctionnaire et économiste, et Agnès Verdier-Molinié, présidente du think tank libéral Ifrap. 

Propos recueillis par Richard Robert
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© NickyPe via Pixabay.

« Oui, si elle utilise ses atouts », par Karine Berger 

Je citerai d’abord la capacité qu’a montrée l’État à se moderniser : numérisation, simplification… Les relations avec les particuliers et les entreprises sont plus fluides, l’action publique a gagné en efficacité. On s’inquiétait beaucoup, en 2011, des risques de ghettoïsation. Or les déséquilibres territoriaux sont moins marqués aujourd’hui : l’effort d’investissement des collectivités locales a payé.

Dans ces deux domaines, nous sommes sortis de l’ornière. Oui, nous avons un avenir si nous savons utiliser nos atouts. C’est ce que j’écrivais il y a 10 ans dans Les Trente Glorieuses sont devant nous, cosigné avec Valérie Rabault. Mais ailleurs, nous patinons. Il y a d’abord la question de l’éducation, notamment scientifique : objectivement, la situation s’est dégradée et cela compromet notre avenir. Il est capital d’inverser la tendance.

Deuxième point d’inquiétude, l’industrie. La force de la France, c’est son ingénierie. Nous sommes capables de développer des industries à partir de rien (pensons au nucléaire, aux télécoms) et de déployer de grandes innovations comme le TGV ou la carte à puce. Mais ce potentiel, bien réel, n’est pas assez employé aujourd’hui. Pensons aux batteries, depuis longtemps identifiées comme un domaine stratégique : nous devrions avoir pris de l’avance, technologiquement et industriellement, or ce n’est pas le cas. En cause : la faiblesse des investissements, en particulier publics.