« Oui, c’est un atout économique », par Uzair Tinnin
En France, l’industrie de la défense et de la sécurité compte 5 000 entreprises et plus de 400 000 emplois, dont 165 000 dans l’armement. Ces cinq dernières années, ce marché a connu, en France, une hausse de 72 % par rapport à 2010 et représente désormais 7,9 % des ventes totales d’armement dans le monde.
En 2019, les ventes d’armes ont rapporté à la France 8,3 milliards d’euros, plaçant le pays à la troisième place du classement des plus gros exportateurs d’armement au monde. La vente d’armes est aussi un atout géopolitique pour la France.
D’une part, ces exportations permettent au pays d’affirmer au monde sa puissance militaire, sa capacité à rester indépendant et à se défendre face aux menaces. C’est un pays fort, équipé de plusieurs arsenaux redoutables et qui est capable de concevoir des armes très sophistiquées.
D’autre part, ces exportations permettent aussi à la France d’entretenir de solides relations diplomatiques avec plusieurs pays hors de l’UE et de l’Europe tels que l’Inde, le Qatar, le Brésil ou bien l’Égypte. D’après le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, « ces exportations constituent pour la France une opportunité de créer ou de consolider des partenariats sur le long terme ».
« Oui, c’est un atout économique », par Uzair Tinnin
En France, l’industrie de la défense et de la sécurité compte 5 000 entreprises et plus de 400 000 emplois, dont 165 000 dans l’armement. Ces cinq dernières années, ce marché a connu, en France, une hausse de 72 % par rapport à 2010 et représente désormais 7,9 % des ventes totales d’armement dans le monde.
En 2019, les ventes d’armes ont rapporté à la France 8,3 milliards d’euros, plaçant le pays à la troisième place du classement des plus gros exportateurs d’armement au monde. La vente d’armes est aussi un atout géopolitique pour la France.
D’une part, ces exportations permettent au pays d’affirmer au monde sa puissance militaire, sa capacité à rester indépendant et à se défendre face aux menaces. C’est un pays fort, équipé de plusieurs arsenaux redoutables et qui est capable de concevoir des armes très sophistiquées.
D’autre part, ces exportations permettent aussi à la France d’entretenir de solides relations diplomatiques avec plusieurs pays hors de l’UE et de l’Europe tels que l’Inde, le Qatar, le Brésil ou bien l’Égypte. D’après le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, « ces exportations constituent pour la France une opportunité de créer ou de consolider des partenariats sur le long terme ».
Union européenne (UE)
Association volontaire interétatique de pays européens dans les domaines économique et politique ayant pour but de garantir la paix en Europe et d’assurer le progrès économique et social.
Suspendre, voire cesser la vente d’armes à l’étranger priverait la France d’un important levier économique et politique, alors que la force est nécessaire face aux menaces et aux alliances, même entre alliés, comme l’alliance militaire Aukus, en Asie.
Aukus
Alliance militaire, économique et politique entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ayant pour but avoué de limiter l’extension de l’influence chinoise dans la zone indopacifique.
Uzair Tinnin est étudiant en deuxième année du programme Grandes Écoles à l’Ipag Business School.
« Non, ce n’est pas un commerce éthique », par Thalia Naha
L’industrie de l’armement est une source de revenus importante pour la France, utile notamment pour la création d’emplois. Cette commercialisation des armes pose toutefois des problèmes moraux et éthiques. Le maintien des armées dans le monde, et donc de l’industrie de l’armement, représente un budget 100 fois supérieur à celui dédié au maintien de la paix.
Le montant des ventes d’armes en France a atteint 8,3 milliards d’euros en 2019. Il y a un manque de contrôle sur ce business et un manque de transparence : il est compliqué de trouver des chiffres détaillés sur le marché français. Il existe notamment une certaine corruption cachée sous la notion de « Frais commerciaux exceptionnels » (FCE) – jusqu’à 11 % des transactions.
Frais commerciaux exceptionnels
Les exportateurs doivent déclarer aux douanes et au fisc les commissions (pots-de-vin) versées à leurs clients lors des ventes d’armements. Elles sont baptisées pudiquement « frais commerciaux exceptionnels » (FCE).
On peut comprendre pourquoi la France ne souhaite pas divulguer de chiffres exacts… L’exemple de Serge Dassault, longtemps président du groupe du même nom (avions militaires et civils), également propriétaire du Figaro et sénateur français, en dit long sur cette industrie. Sa position politique et sa puissance médiatique lui ont peut-être permis de vendre plus facilement des avions de chasse au gouvernement français.
Quand des ONG ou des États tentent de réduire le commerce des armes, la France ne respecte pas les accords signés. Exemple avec le Traité sur le commerce des armes (TCA) : il précise qu’il est interdit de vendre des armes pouvant être utilisées pour déclencher des guerres ou commettre des crimes contre l’humanité.
TCA
Traité sur le commerce des armes classiques adopté par les Nations unies en avril 2013 et entré en vigueur le 24 décembre 2014.
La France adhère aussi en principe à la position commune de l’UE qui énonce huit grands principes. L’un d’entre eux indique que pour chaque vente, le pays doit prendre en compte l’état des droits humains dans le pays où les armes seront exportées et rendre des rapports chaque année.
Cette position n’est pas toujours respectée : en 2015, la France a vendu pour 141 millions d’euros d’armes à l’Arabie saoudite, connue pour ne pas respecter les droits de l’homme. Pourquoi continuer les ventes d’armes françaises alors qu’elles ont tant d’aspects négatifs ?
Thalia Nahal est étudiante en PGE2 à l’Ipag Business School.
Crédits photo : Rafale at Aero India 2017, par Aksveer via Wikimedia Commons. CC BY-SA 4.0.