Economie

Inflation aux États-Unis. Les progressistes coupables, la banque centrale innocente pour Kenneth Rogoff 

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Pour l'économiste américain, le gouvernement et une partie du monde académique ont voulu tenter une expérience économique. Celle-ci a mal tourné, entraînant le retour de l'inflation à des niveaux records.

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Illustration de l'article Inflation aux États-Unis. Les progressistes coupables, la banque centrale innocente pour Kenneth Rogoff 

© DOUG MILLS/NYT-REDUX-REA

Pourquoi lui ?

Kenneth Rogoff

Kenneth Rogoff a été économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) de 2001 à 2003 et fait partie des 10 économistes les plus cités au monde. Il est intervenu le 10 juin à la Paris School of Economics dans le cadre d’une conférence sur l’indépendance des banques centrales. Longuement revenu sur la hausse des prix record qui sévit aux États-Unis (plus de 6 % sur un an), il égratigne au passage les Démocrates et une partie de ses pairs qu’il accuse d’avoir trop voulu jouer avec l’inflation.

Pour l’Éco. L’inflation atteint des niveaux inédits aux États-Unis depuis 40 ans. Qui est responsable de cette situation ? Joe Biden, qui a massivement stimulé l’économie avec de grands plans de relance ? Ou la banque centrale américaine, la FED, qui n’a pas relevé ses taux assez vite ?

Kenneth Rogoff. Tout d’abord, il est normal que pour se décharger de leurs propres erreurs, les décideurs politiques du monde entier blâment quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes. Si vous dirigez un pays émergent, vous blâmez le Fonds monétaire international (FMI). Si vous dirigez un pays en récession, vous blâmez la banque centrale. S’il y a de l’inflation, vous blâmez aussi la banque centrale.

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