Géopolitique

La Cnuced, influenceuse de la diplomatie verte

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement porte la voix des pays en voie de développement dans les négociations commerciales et environnementales.

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© dr

La Cnuced est la seule organisation internationale qui fait du développement durable son objectif principal. Organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies, la Cnuced tente de produire de la connaissance pour peser dans les négociations, mais elle n’a aucun pouvoir législatif (no enforcement).

Il est écrit sur son site : « Ses travaux visent à orienter le débat et la réflexion actuels sur la politique générale du développement, en s’attachant tout particulièrement à faire en sorte que les politiques nationales et l’action internationale concourent ensemble à faire émerger un développement durable. »

Créée en 1964, la Cnuced est basée à Genève. Sa secrétaire générale est Rebeca Grynspan, économiste et ancienne vice-présidente du Costa Rica. António Guterres, secrétaire général des Nations unies, est à l’origine de sa nomination, le 11 juin 2021.

La Cnuced compte 193 pays membres et s’affiche comme la porte-parole des pays en développement lors des grands sommets. Elle leur fournit une assistance technique, en formant les cadres, les fonctionnaires, ou une partie de leurs administrations pour les mettre à niveau sur des questions industrielles ou agricoles.

Non contraignante

Mais l’organisation ne peut imposer aucune norme au niveau mondial : elle ne dispose d’« aucun pouvoir législatif, aucun pouvoir de gouvernance, aucune capacité d’impulser des politiques nationales », résume Mehdi Abbas, maître de conférences en économie politique à l’Université de Grenoble-Alpes.

L’autre raison qui fait d’elle une institution non contraignante, c’est qu’elle est financée par les pays qui lui commanditent des analyses précises selon leurs besoins. « Ce financement n’est pas dénué de visées géopolitiques, géostratégiques et économiques », analyse le spécialiste des politiques commerciales multilatérales, des négociations à l’OMC et des enjeux du développement international pour les pays les moins avancés, « la France donne de l’argent à la Cnuced et Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le but d’accroître ses exportations ».

Elle participe, avec d’autres pays, à constituer une enveloppe de 24 millions de dollars. Ce à quoi il faut ajouter les 50 millions de dollars issus du budget ordinaire de l’ONU. Le budget annuel de la Cnuced avoisine donc les 74 millions de dollars.

D’autres institutions mondiales, comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, se préoccupent du commerce international et du climat, mais à la marge de leurs autres missions.

Finalement, les normes environnementales sont plutôt régies par des accords commerciaux bilatéraux, c’est-à-dire des contrats qui encadrent les relations entre quelques pays seulement. Il existe plus de 1 000 accords commerciaux environnementaux dans le monde, mais ils n’ont pas pour vocation de devenir la norme pour le monde entier.

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Cet article est extrait de notre numéro sur les conséquences du commerce internationale sur l’environnement, disponible sur notre boutique.

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