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Non, l’euro n'a pas fait flamber les prix
Sélection abonnés« Tout est plus cher depuis la fin du franc… ». Une complainte que l’on entend souvent. Pourtant, depuis 2002 et l’instauration de l’euro, l’inflation est inférieure aux périodes précédentes. Une histoire de perception qui méritait une bonne explication.
Marie Leclair
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Depuis un an, les prix à la consommation ont augmenté de 2,2 %, principalement du fait des prix de l’énergie et du tabac. Cette inflation est un peu plus élevée que celle observée en moyenne depuis le passage à l’euro, en 2002, à 1,4 % par an.
L’inflation qui a précédé le passage à l’euro était bien plus importante. Ainsi, de l’après-guerre au milieu des années 1980, elle était supérieure à 10 % par an. Puis, du milieu des années 1980 au début des années 2000, le contre-choc pétrolier, les baisses de TVA, les politiques de convergence et de stabilité des prix, suite au traité de Maastricht, ont permis d’entrer dans une phase d’inflation modérée (2,1 % par an en moyenne) qui dure encore.
Au moment du passage à l’euro, la conversion en euros des prix en francs a pu entraîner certaines hausses ponctuelles des prix, via notamment le basculement vers de nouvelles grilles tarifaires psychologiques en euros. En effet, les prix ronds ne sont pas les mêmes en euros et en francs. Le choix du prix rond en euros a pu être fait par augmentation de l’ancien prix en franc. Toutefois, les évaluations menées notamment par la Banque de France ont conclu à un impact modéré du passage à l’euro, de l’ordre de + 0,1 à + 0,2 % sur les prix.