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Le jour où le Parlement européen a trébuché sur la réforme du « droit à polluer »

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Pour mettre au pas les grands pollueurs, l’Union européenne devra revoir les règles de son marché du carbone. Le Parlement européen a adopté fin juin sa position sur ce sujet, après des négociations particulièrement mouvementées, dont les aléas ont même affecté le projet de taxe carbone aux frontières.

Agathe Cherki (à Bruxelles)
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© EU-EP/DAINA LE LARDIC/REA

Depuis 2005, dans l’UE, les entreprises les plus émettrices paient pour pouvoir polluer. Raffineries, compagnies aériennes, usines de ciment, de verre, de papier : toutes sont soumises à un plafond d’émissions et achètent ou reçoivent des quotas, des « droits à polluer », dans la limite de ce plafond. Les entreprises peuvent ensuite revendre les quotas non utilisés.

Ce marché du carbone, ou Système d’échange de quotas d’émission (SEQE), profite à certaines entreprises plus qu’il ne les contraint. Ces 10 dernières années, les sociétés italiennes ont ainsi engrangé plus de cinq milliards d’euros de profit grâce à ce système, selon le cabinet indépendant de conseil en environnement CE Delft. La société d’hydrocarbures ENI, par exemple – dont les stations-service jaunes, siglées d’un chien noir, bordent les routes italiennes – a enregistré 371 millions d’euros de bénéfices entre 2008 et 2019. Des bénéfices dus, notamment, à un excédent de quotas distribués gratuitement.