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Règlementation. À quel point l'Europe doit-elle montrer le chemin aux industriels ?

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À la dernière minute, le consensus qui dominait entre pouvoirs publics européens et constructeurs automobiles a explosé. L’Allemagne est finalement parvenue à imposer l’utilisation de carburants synthétiques dans les voitures neuves au-delà de 2035. Une victoire pour les industriels, ou la preuve qu’à s’ingérer dans tous les domaines, l’Europe exacerbe les tensions au lieu de régler les problèmes ?

Arnaud Murati

© ANDREW TESTA/NYT-REDUX-REA

En 2018, Elzbieta Bienkowska, commissaire européenne à l’Industrie, n’avait pas mâché ses mots : « Le diesel est fini (…) Je pense que dans quelques années, les voitures diesels auront complètement disparu. C’est une technologie du passé » avait-elle confié à Bloomberg

Alors que Mme Bienkowska était à la manœuvre pour tirer les leçons du « dieselgate », le scandale des moteurs truqués par Volkswagen, elle n’avait pas hésité à livrer un avis scientifique tranché. Depuis lors, les moteurs diesels sont honnis et leurs ventes se sont effondrées partout, notamment en France.

Mme Bienkowska était-elle dans son rôle en discréditant une technologie ? Les pouvoirs publics européens sont-ils aujourd’hui légitimes à imposer de facto le véhicule électrique à tout le monde ou presque à compter de 2035 ? « L’Europe veut faire face à l’urgence climatique et cherche à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, fait remarquer Valéry Michaux, enseignante-chercheuse à la Neoma Business School, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne conserve pas sa neutralité technologique. Elle n'encourage pas dans sa règlementation, une technologie plutôt qu'une autre ».