En 2009, le concept de « croissance verte » est devenu réalité : pour sortir de la crise de 2008, des plans de relance verts, sortes de green New Deal ont été adoptés : 15 % des 2 800 milliards de dollars d’investissements réalisés dans le monde sur la période 2009-2012 furent verts, dont 85 % engagés par quatre pays : la Chine, les États-Unis, la Corée du Sud et la France.
La croissance verte repose sur un pari. Celui de la technologie et d’activités propres, qui sauraient réduire l’intensité énergétique de la production et l’intensité carbone de l’énergie. L’écologisation de l’économie, c’est repenser le mode de production et de consommation.
À lire Promesses et limites de la croissance verte
Cela demande de nouveaux indicateurs de croissance et de richesse. Il faut « dépasser le PIB » ! Celui-ci est effectivement imparfait, n’intégrant pas les effets des activités humaines sur le bien-être qui passe, entre autres, par la préservation d’un environnement sain.
En 2009, le concept de « croissance verte » est devenu réalité : pour sortir de la crise de 2008, des plans de relance verts, sortes de green New Deal ont été adoptés : 15 % des 2 800 milliards de dollars d’investissements réalisés dans le monde sur la période 2009-2012 furent verts, dont 85 % engagés par quatre pays : la Chine, les États-Unis, la Corée du Sud et la France.
La croissance verte repose sur un pari. Celui de la technologie et d’activités propres, qui sauraient réduire l’intensité énergétique de la production et l’intensité carbone de l’énergie. L’écologisation de l’économie, c’est repenser le mode de production et de consommation.
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Cela demande de nouveaux indicateurs de croissance et de richesse. Il faut « dépasser le PIB » ! Celui-ci est effectivement imparfait, n’intégrant pas les effets des activités humaines sur le bien-être qui passe, entre autres, par la préservation d’un environnement sain.
Carbone : vers un juste prix
La fiscalité écologique peut modifier les comportements, détourner des biens destructeurs de l’environnement en faveur de biens substituables et stimuler l’innovation verte. Sur le marché européen du carbone (ou Système communautaire d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre, Sceqe, né en 2005), cette fiscalité a longtemps été trop faible pour remplir ce rôle.
À moins de 10 euros la tonne de carbone jusqu’en 2018, elle a triplé en 18 mois, proche de 25 euros la tonne en 2019, et pourrait dépasser 30 euros en 2021 et 40 euros en 2023. La loi française de transition énergétique de 2015 prévoit l’augmentation de la valeur de la tonne carbone de 56 euros en 2020 jusqu’à 100 euros en 2030, ce qui correspond aux recommandations des experts de la High-Level Commission on Carbon Prices.
Lors de la conférence sur le développement durable Rio+20 en 2012, le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) propose d’améliorer le PIB, en l’accolant à l’Inclusive Wealth Index (IWI, indice de richesse globale).
L’organisation propose que toute activité dégradant soit les ressources naturelles, comme la déforestation, soit le capital humain – qui comprend la santé – soit retirée du PIB. Et inversement. C’est une approche délicate car il s’agit de « monétiser » des externalités, positives comme négatives.
Or précisément, elles sont difficiles à quantifier. Quelle valeur monétaire faut-il attribuer à l’environnement ? À sa contribution au bien-être ? Combien « vaut » la perte de 10 variétés d’insectes ? Questions ardues.
À lire Jean Pisani-Ferry : « La transition écologique ne se fera pas sans provoquer un choc économique majeur »
Soutenabilité faible
Reste que conserver le PIB en l’améliorant revient à valider l’idée optimiste que la croissance et les technologies parviendront à préserver ce capital environnemental et humain, c’est-à-dire que les contraintes qui pèsent sur eux sont faibles. C’est le principe de la « soutenabilité faible ».
La France serait, en 2019, en troisième place pour l’IWI. Pour y parvenir, elle a émis, depuis début 2019, près de 13,4 milliards d’euros d’obligations vertes, les green bonds et elle est le premier pays émetteur d’emprunts finançant une activité verte.
Finance verte
Cette notion désigne les opérations financières qui veillent à favoriser la transition énergétique ainsi que la lutte contre le réchauffement climatique.
Engie est la première entreprise française émettrice de green bonds corporate dans le monde, pour 1,7 milliard d’euros depuis début 2019, selon le rapport publié en juin dernier par Climate Bonds Initiative.
Un autre indicateur, l’empreinte écologique, mesure quant à lui l’empreinte environnementale, autrement dit la surface terrestre dont a besoin une population, compte tenu de ses activités, consommations et rejets. Il tient compte de la biocapacité de la Terre, de ce qu’elle peut fournir en termes de ressources naturelles et d’absorption d’émissions de gaz. Si chaque humain consommait comme un Français, il faudrait 2,8 planètes pour faire vivre… la planète.
Pour l’Europe, Eurostat utilise la consommation intérieure de matières (CIM) pour estimer les besoins en ressources par habitant dans chaque pays membre et mesurer la quantité de matières utilisées dans l’économie. La CIM de l’UE est passée de 15,6 tonnes par habitant en 2000 à 13,4 tonnes en 2017.
Ces deux façons de mesurer l’impact des activités économiques reposent sur une idée : des seuils d’épuisement irréversibles existent, ce qui fait que certaines ressources dites « renouvelables », celles qui se forment ou se régénèrent plus rapidement qu’elles sont consommées, ne le seront plus (ressources halieutiques, biomasse…).
Dans cette conception, les contraintes qui pèsent sur l’environnement sont fortes, les capitaux physique, humain et naturel n’étant pas substituables. C’est le principe de la « soutenabilité forte ». Le coût des dommages est alors infini !