Economie
Des taux d’intérêt faibles, c’est bon pour l’économie
Sélection abonnésPhénomène d’aubaine en apparence, la baisse des taux peut induire une croissance artificielle et inciter les États à creuser leur dette.
Martine Peyrard-Moulard
© © Érik Tartrais
Le taux d’intérêt est le prix à payer par un ménage, une entreprise ou un État lorsqu’ils empruntent de l’argent pour consommer ou investir. C’est aussi la rémunération des prêteurs. Ce prix oriente les décisions des offreurs et des demandeurs de capitaux, avec des conséquences positives comme négatives sur la croissance économique et l’emploi.
A priori, avec des taux faibles, le coût du crédit est faible et les emprunteurs sont plus nombreux. La consommation augmentera, la demande d’immobilier sera plus forte, les PME pourront investir et innover plus facilement. C’est pourquoi, dans des situations de récession et de chômage, la théorie keynésienne préconise une politique monétaire de relance avec des taux d’intérêt très faibles afin d’encourager le crédit, de solvabiliser la demande et ainsi de stimuler la consommation, l’investissement, et in fine, la croissance et l’emploi.
Subprimes et crise grecque
Toutefois, ce regain de consommation profitera aussi aux importations et la production intérieure ne sera pas fortifiée. La hausse des prix de l’immobilier résultant du crédit facile peut aussi neutraliser la faiblesse des taux et freiner l’accès à la propriété, notamment pour les primo-accédants. De même, des projets d’investissement risqués et à la rentabilité aléatoire vont voir le jour.
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