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En France, les immigrés peuvent soigner, mais pas administrer
Politique économique
En France, les immigrés peuvent soigner, mais pas administrer
Près de trois millions de travailleurs immigrés permettent à l’État d’assurer sa mission sociale, mais ils sont très peu représentés au sein des fonctions régaliennes et administratives. Cette asymétrie s’explique notamment par la condition de nationalité française nécessaire pour accéder à certains métiers.
En partenariat avec Spallian
© Mathilde MAZARS/REA
Quelle place pour les travailleurs immigrés en France, au sein de l’appareil de l’État ? Selon l’étude « Les métiers des immigrés », publiés en 2021 par la Dares sur la base des données du recensement de la population en 2017, l’État français compte quelque 2,7 millions de travailleurs immigrés (par immigrés, nous entendons ici résidents en France et nés à l’étranger de nationalité étrangère, certains ayant pu par la suite être naturalisés Français), parmi lesquels 300 000 sont fonctionnaires.
Pour autant, leur répartition au sein des différents corps de métier est très inégale. On apprend ainsi que les travailleurs immigrés comptent pour près d’un tiers (28,4 %) des agents de gardiennage et de sécurité en poste. Et qu’ils sont aussi très représentés au sein des professionnels de la politique et du clergé (24,1 %). On les retrouve également en nombre au sein des fonctions sociales (13,6 % des assistantes maternelles) et de soins (11,7 % chez les médecins et assimilés).
En France, un emploi sur 10 est occupé par un immigré. Certaines régions, comme l’Île-de-France (22 %) et la Guyane (29 %) dépassent largement cette moyenne.
4,3 millions d’emplois publics inaccessibles
À ce jour, nombre de métiers leur restent néanmoins inaccessibles : 4,3 millions d’emplois publics demeurent fermés aux étrangers à l’Union européenne. Par exemple, ceux-ci peuvent être médecins ou enseignants-chercheurs, mais pas professeurs des écoles. Ils peuvent néanmoins exercer en tant que contractuels non titulaires.
Une grande partie des emplois dits « de souveraineté » (défense, impôts, police, diplomatie, etc.) restent totalement fermés aux étrangers, même européens. L’armée, la police et les pompiers comptent ainsi seulement 3,8 % d’immigrés, le plus mauvais score de la fonction public.