Economie

Face à l'inflation, la BCE devait-elle (vraiment) agir ? 

Sélection abonnés

Face à l’inflation qui s’établit au mois d'août à 9,1% % sur un an en zone euro, la Banque centrale européenne a décidé de frapper fort. Elle a annoncé une hausse historique ses taux d’intérêt directeurs. Seulement, cette initiative risque de mettre à mal l’activité économique encore balbutiante.

Antoine TIROT
,
Illustration de l'article Face à l'inflation, la BCE devait-elle (vraiment) agir ? 

© Andrej Hanzekovic/ECB/XINHUA-REA

Face à l’inflation qui s’établit au mois d'août à 9,1% % sur un an en zone euro, la Banque centrale européenne a décidé de frapper fort. Elle a annoncé une hausse historique ses taux d’intérêt directeurs, de 0,75 pts. Mais est-ce la bonne décision ?

Éco-mots

Taux d’intérêt directeur

C’est le taux d’intérêt qu’une banque centrale, telle que la BCE ou la FED, appliquera aux banques commerciales (Crédit Agricole, BNP Paribas, etc) pour les prêts. Si le taux d’intérêt directeur augmente, il devient plus cher d’emprunter auprès de la Banque Centrale, et inversement si les taux baissent.

Certains argumenteront que face à la hausse des prix, la BCE ne pouvait pas rester les bras croisés : après tout, l’objectif premier de son mandat ordonne la stabilité des prix, avec un taux d’inflation ciblé autour de 2 %.

Un choc d’offre…

Pour comprendre l’inflation actuelle, il faut revenir au contexte post-pandémie. Pendant les confinements successifs, les ménages ont constitué un surplus d’épargne, de l’ordre de 157 milliards d’euros (un record), car beaucoup de magasins étaient fermés. Lorsque la reprise post-confinement a été amorcée, la consommation est repartie de façon spectaculaire, entraînant un excès de la demande par rapport à l’offre qui n’était pas prête à un tel regain de l’activité.

  1. Accueil
  2. Politique économique
  3. Croissance
  4. Face à l'inflation, la BCE devait-elle (vraiment) agir ?