Faut-il augmenter le SMIC ? Quels seraient les avantages et inconvénients d'une telle mesure ? Des étudiants débattent, et exposent les différents arguments, à charge et à décharge.
Ce débat est un exercice réthorique et ne représente pas nécessairement les opinions des participants et participantes.
Oui, bien sûr !
Un chiffre, un seul, tout petit, bien malingre devrait suffire à s’en convaincre : 7,38 euros nets. Voici aujourd’hui, le salaire minimum pour une heure de travail.
Un tel tarif appliqué au régime des 35 heures hebdomadaires donne seulement environ 1 154 euros nets de cotisations sociales par mois.
Or, pour le seul budget « alimentation », selon une étude du cabinet Sofinscope, les Français déclarent dépenser en moyenne 396 euros.
Une fois payés le logement, l’électricité et le gaz, que reste-t-il pour l’épargne, l’éducation et les loisirs ?
Certes le Smic augmente depuis sa création en 1970 selon un système fondé sur l’inflation et l’évolution du salaire moyen, et il garantit donc la stabilité du pouvoir d’achat mais le dernier « coup de pouce » remonte à 2012, lors de l’élection de François Hollande (+ 0,6 point par rapport à la hausse automatique).
Faut-il augmenter le SMIC ? Quels seraient les avantages et inconvénients d'une telle mesure ? Des étudiants débattent, et exposent les différents arguments, à charge et à décharge.
Ce débat est un exercice réthorique et ne représente pas nécessairement les opinions des participants et participantes.
Oui, bien sûr !
Un chiffre, un seul, tout petit, bien malingre devrait suffire à s’en convaincre : 7,38 euros nets. Voici aujourd’hui, le salaire minimum pour une heure de travail.
Un tel tarif appliqué au régime des 35 heures hebdomadaires donne seulement environ 1 154 euros nets de cotisations sociales par mois.
Or, pour le seul budget « alimentation », selon une étude du cabinet Sofinscope, les Français déclarent dépenser en moyenne 396 euros.
Une fois payés le logement, l’électricité et le gaz, que reste-t-il pour l’épargne, l’éducation et les loisirs ?
Certes le Smic augmente depuis sa création en 1970 selon un système fondé sur l’inflation et l’évolution du salaire moyen, et il garantit donc la stabilité du pouvoir d’achat mais le dernier « coup de pouce » remonte à 2012, lors de l’élection de François Hollande (+ 0,6 point par rapport à la hausse automatique).
Coup de pouce
Le salaire minimum augmente chaque année du montant de l’inflation mais aussi de la moitié de l’évolution du pouvoir d’achat du « salaire horaire de base ouvrier et employé » (SHBOE).
Éco-date : 1970
En janvier 1970, le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas crée le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) qui succède au Smig (g pour garanti) fondé en 1950 pour assurer un minium vital.
En mars 1970, le Smic horaire est de 3,36 francs ou 0,51 euros soit à 3,63 euros actuels.
Depuis, plus rien. Réputée pour son modèle social redistributif, la France est traversée par de grandes inégalités : les 10 % des Français les plus riches se partagent 27 % de l’ensemble des revenus, tandis que les 10 % des Français les moins aisés n’en perçoivent que 2,9 %...
Et puis, au-delà de sa potentielle contribution à une meilleure justice sociale, le Smic est également une arme de relance économique : en 1975, le Premier ministre Jacques Chirac a plusieurs fois augmenté le Smic dans le cadre d’un vaste plan de relance, et ce geste généreux a été bénéfi que pour la richesse produite (+ 1,2 % du produit intérieur brut selon les calculs de l’OFCE).
Le mécanisme est simple : les classes les plus défavorisées ont besoin de consommer, donc une hausse de leur rémunération se communique à l’ensemble de l’activité, au grand profit des entreprises qui peuvent plus facilement écouler leurs stocks.
En fait, non !
L’enfer économique est pavé de bonnes intentions salariales. Augmenter le Smic, c’est d’abord risquer des répercussions néfastes sur les entreprises qui n’ont pas les capacités d’absorber une hausse de la masse salariale.
Coût du travail
Augmenter le Smic revient à augmenter le coût du travail global défini comme l’ensemble des salaires bruts et des cotisations sociales versées par les employeurs. Selon Trading Economics, le salaire minimum est de 8,84 euros bruts par heure en Allemagne (soit 10,5 % de moins qu’en France) et de 8,65 euros (7,83 livres) au Royaume-Uni.
Le groupe d’experts qui conseille le gouvernement sur ce sujet le formule clairement : « Chaque augmentation du coût du travail amoindrit un peu plus la compétitivité des sociétés françaises. »
Les augmentations du Smic produisent des conséquences importantes sur la distribution des salaires. Comme le nombre de salariés payés au Smic grimpe (1 salarié sur 10 environ), les rémunérations convergent mécaniquement vers le bas.
Mais, les effets les plus délétères concernent directement l’emploi : selon une étude publiée en 2000, par les économistes Francis Kramarz et Thomas Philippon, une hausse de 1 % détruirait entre 15 000 et 25 000 emplois.
Les jeunes les moins qualifiés seraient les plus affectés car ils entrent en concurrence directe avec des profils plus diplômés qui, en raison des difficultés à trouver un emploi, acceptent des postes rémunérés au salaire minimum.
Pour finir, augmenter le Smic porte aussi un coup aux finances publiques car les entreprises bénéficient, depuis 1993, d’allégements de charges patronales sur les bas salaires.
Selon un rapport de l’Inspection générale des finances de 2010, une hausse de 1,5 % amputerait le budget de l'État de 1,4 milliard d'euros.
Éco-date : 1993
En juillet de cette année, le Premier ministre Édouard Balladur entame un processus de baisse des charges sociales sur les bas salaires, qui sera poursuivi. Il exonère totalement de cotisations sociales les salaires jusqu’à 1,1 fois le Smic. En 1995, les cotisations patronales d’assurance maladie diminuent également.