Football : les baisses d’impôt attirent les meilleurs, mais…
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Politique économique

Football : les baisses d’impôt attirent les meilleurs, mais…

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’économie de la Sorbonne
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Les réductions d’impôt accordées aux footballeurs étrangers dans un pays y attirent des joueurs de qualité, mais évincent de son championnat des joueurs nationaux et des étrangers de second rang.

Pourquoi un footballeur professionnel change-t-il de club ? Si l’on en croit quelques stars du ballon rond, les conditions financières entrent toujours moins en compte que l’attrait d’un championnat et de partenaires prestigieux. Les impôts n’auraient-ils aucun rôle ? Certains pays n’ont pourtant pas hésité à modifier leur fiscalité dans le but affiché d’attirer les meilleurs joueurs.

L’Espagne est un cas emblématique. En 2005, elle promulgue un décret royal permettant aux résidents étrangers percevant plus de 600 000 euros par an de bénéficier d’un taux d’imposition de 24 % – c’est 43 % pour les Espagnols lambda. Cette « loi Beckham » est nommée ainsi, car ce fut le joueur anglais David Beckham qui en bénéficia le premier à l’occasion de son transfert de Manchester United vers le Real Madrid. En 2009, Cristiano Ronaldo faisait le même trajet… et bénéficiait de ladite loi.

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Ces deux exemples sont-ils anecdotiques ou reflètent-ils que, plus généralement, la fiscalité est une arme pour attirer les talents ? En matière de foot, en Europe, il y a un avant et un après arrêt Bosman de la Cour de justice européenne, en 1995, qui fit sauter les barrières sur le marché des footballeurs professionnels.