Economie

Inflation alimentaire : faut-il bloquer les prix ?  

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Face à la hausse des prix alimentaires, le recours au blocage des prix peut permettre de préserver le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes. Mais à plus long terme, cette solution peut présenter de nombreux inconvénients.

Guillaume Sergent
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Illustration de l'article Inflation alimentaire : faut-il bloquer les prix ?  

© Laurent GRANDGUILLOT/REA

Après deux journées de réunions avec les industriels et les représentants de la grande distribution, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a promis jeudi 31 août de bloquer les prix de 5.000 produits alimentaires. Pour y parvenir, il a annoncé avancer le calendrier des négociations commerciales, qui fixent les prix d’achats des produits vendus le reste de l’année en grande surface, afin d’obtenir des baisses de prix dès le mois de janvier 2024.

« Ne pas manger, c’est compliqué »

Mais pendant que le ministère de l’Économie pointe du doigt les industriels qui tentent de conserver leurs marges, l’inflation alimentaire continue de galoper à 11,1% au mois d’août 2023 par rapport à l’année précédente selon l’Insee. Faut-il laisser aux grandes entreprises alimentaires le rôle de réduire l’inflation ou bien avoir recours au blocage des prix de certains biens de première nécessité – comme les pâtes, l’huile ou la farine ?

« La question se pose », reconnait Virginie Monvoisin, enseignant-chercheur à Grenoble École de Management (GEM). « On est sur des biens qui répondent à des besoins physiologiques. Ne pas manger, c’est compliqué », souligne l’économiste, qui rappelle que l’inflation a déjà modifié les habitudes de consommation alimentaire des Français. En 2020, l’alimentation représentait le deuxième poste de dépenses derrière le logement pour les ménages les plus modestes, précise l’Insee.

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