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Politique économique

Inflation aux États-Unis. La théorie monétaire moderne s’est-elle fourvoyée ?

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Pour la théorie monétaire moderne (MMT), la dette publique n’est plus un problème dès lors qu’un État peut la monétiser. Mais la mise en œuvre de cette politique économique suppose que l’inflation soit contenue. Or elle atteint aujourd’hui des niveaux records outre-Atlantique. Est-elle de nature à remettre en cause la pertinence de la MMT ?

Erwan Pastol, Professeur de SES
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© ®Maximiliano Javier Ramos/ZUMA/

« La théorie monétaire moderne ne rase pas gratis. Il y a des limites très réelles qu’il faut repérer – et respecter –, faute de quoi on pourrait courir au désastre ». L’avertissement est consigné à la page 51 du livre de Stephanie Kelton, Le mythe du déficit (2020, traduit en français en 2021).

La cheffe de file de la théorie monétaire moderne (TMM ou MMT en anglais) y met en garde contre ce qui constitue, selon elle, le seul obstacle à la mise en œuvre de la politique économique radicale qu’elle préconise : l’inflation.

Pour prendre la mesure de cet obstacle, il faut rappeler les fondements de la MMT. Formalisé dans les années 1990 par l’économiste australien Bill Mitchell, ce projet de politique économique repose sur deux idées-forces : faire de l’État l’employeur en dernier ressort et mettre la politique monétaire au service de la politique budgétaire.

À lire > La Théorie monétaire moderne (TMM) ou l’argent sans limites

La première mesure consiste à fournir un emploi à toutes les personnes qui souhaitent en occuper un sans parvenir à en trouver, ce que Pavlina Tcherneva (2021) appelle la « garantie universelle de l’emploi ».