Bien que les investissements dans les centres de décision R & D retrouvent de l’énergie (avec 133 projets dédiés à ce sujet), ce sont surtout des projets industriels (+18 % par rapport à 2019) et logistiques (+37 %) qui sont en forte augmentation. Certains secteurs parmi les plus touchés par la crise sanitaire, comme l’automobile, l’aéronautique, la chimie ou la construction, renouent avec leur niveau d’avant crise.
Autre bonne nouvelle : si l’Île-de-France conserve la tête devant les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est, un projet sur deux voit le jour sur un territoire de moins de 50 000 habitants et donne espoir dans la réindustrialisation de la France.
De nombreux atouts français
Pourquoi l’Hexagone est il aussi attractif ? La France possède de nombreux atouts : position géographique enviable permettant aux investisseurs un accès privilégié aux principaux marchés européens, qualité des infrastructures, démographie plus dynamique qu'ailleurs, main-d’œuvre bien formée avec une productivité horaire parmi les plus élevées au monde.
Les reformes (fiscales ou du marché du travail) jouent un rôle important. La baisse de l'impôt sur les sociétés (IS) ou les mesures de soutien public à la R & D comme le crédit d’impôt recherche (CIR), continuent de produire leurs effets. Plus récemment, la baisse des impôts de production mise en place dans le cadre du plan de relance et le lancement du plan « France 2030 » en octobre 2021 a renforcé la confiance des investisseurs.
Impôts de production
Prélèvement obligatoire payé par les entreprises lors du processus de production, c’est-à-dire avant même de dégager son chiffre d’affaires. Il existe différents types d’impôt sur la production en France : la TVA, les droits de mutation, la contribution économique territoriale, la taxe foncière ou encore la taxe sur les salaires.
Les investissements étrangers représentent 2,2 millions d’emplois et près de 17 % du chiffre d’affaires de l’économie française. Ils pèsent donc lourd dans la santé du pays. Quelle que soit la forme qu’ils prennent (création d’entreprise, rachat d’entreprise existante ou participation dans le capital d’une entreprise), ils se traduisent par une entrée de capitaux dans le pays d’accueil et sont, comme les investissements en général, facteur de croissance et de création d’emplois. Une aubaine car la France, fragilisée par une suite de chocs, voit ses perspectives de croissance endommagées.
Mais derrière ces excellents résultats, la performance française en projets d'investissement n’est pas aussi solide que ça. Comme les années précédentes, ce sont des projets plus petits que ceux accueillis par ses voisins européens et il y a moins de nouveaux projets qui voient le jour. Près de 69 % des investissements étrangers en France sont des extensions de sites déjà existants – contre 36 % au niveau européen. Avec la création de 44 751 emplois en France issus de ces investissements, les projets sont aussi moins générateurs d’emplois. En moyenne, ce sont 34 à 38 emplois qui sont créés par projet en France contre 68 au Royaume-Uni et 45 en Allemagne.
De même, le montant total des projets - 4,4 milliards en 2020 - est en forte baisse par rapport à 2019, ce qui place la France à la sixième place européenne en matière de montant ( alors qu'elle est première en nombre de projets !). Enfin, plus globalement, le reste du monde fait mieux que l’Europe. En 2021, les investissements étrangers globaux sont bien supérieurs au niveau observé avant la crise et cela profite en grande partie aux pays en développement (+21 % par rapport à 2019).
Pour garder cette dynamique et attirer de nouveaux investisseurs étrangers, la France ne doit pas relâcher ses efforts de compétitivité et corriger ses faiblesses. Si des réformes fiscales de taille ont été menées et saluées par les investisseurs étrangers, elles sont surtout appréciées par les grandes entreprises : elles sont 88 % à juger la France plus attractive au regard de la fiscalité, contre 46 % des PME et des ETI.
Le taux d’imposition ne sera pas le seul chantier à devoir être déployé car le coût et la disponibilité des terrains industriels, la qualité des infrastructures d’éducation et le faible taux d’automatisation et de robotisation seront des pistes déterminantes de l’attractivité française dans les années à venir. D’autant qu’un léger refroidissement est visible chez les investisseurs étrangers : 74 % d’entre eux jugent que la France était attractive en 2021, ils sont 63 % en 2022.