Nicolas Zumaquero, Actuaire chez SwissLife

Après un diplôme d’ingénieur et un stage de fin d’études chez Mazars, Nicolas Zumaquero est entré comme contrôleur de gestion chez SwissLife. L’occasion de découvrir le monde de l’assurance et de devenir, après un master en assurances et gestion du risque, actuaire.
Un métier méconnu et assez pointu : les actuaires ont pour mission d’évaluer, de modéliser et de gérer les risques, grâce aux mathématiques et aux statistiques. Ils utilisent de plus en plus le big data – les données en masse – pour pouvoir anticiper les risques en imaginant des scénarios. Si le métier peut s’exercer dans plusieurs secteurs d’activité, les actuaires travaillent pour la plupart dans le secteur de l’assurance. Montant des primes versées par les assurés, durée des contrats, montant de la rente ou du capital versé à la sortie, montant des frais de gestion…
Tout passe à la moulinette de l’actuaire qui doit évaluer les risques liés aux assurés pour garantir la solidité financière de la compagnie. Un job qui ne nécessite pas que des talents de mathématicien. Il faut aussi être un commercial pour comprendre correctement les besoins des clients puis bien expliquer le « produit » à ceux qui le vendent.
Sandrine Avon, directrice des Risques, Adrea Mutuelle et Groupe Aésio

Parfois dénommé Chief Risk Officer (CRO), le directeur des risques est la vigie de l’entreprise. « Mon rôle est de donner au président une vision globale du risque encouru par l’entreprise dès l’élaboration de la stratégie, d’évaluer ce risque et de mettre en place des instruments de contrôle efficaces », résume Sandrine Avon, directrice des Risques d’Adrea Mutuelle et du Groupe Aésio.
C’est une vraie fonction de pilotage stratégique auprès de la direction générale, qui nécessite des qualités relationnelles fortes pour parler à tous les métiers de l’entreprise, savoir identifier rapidement les difficultés potentielles et mettre en place des solutions de manière agile.
Elle poursuit : « Les dirigeants ont compris que leurs entreprises sont confrontées à des risques multiples : cyberattaques, installations, usines ou bureaux endommagés par un incendie ou des dégâts climatiques, pertes financières, risque de non-conformité face à la réglementation, réputation). Il est important de réagir rapidement. » Ce rôle est d’autant plus important que les risques évoluent : « Nous sommes de plus en plus vigilants sur des risques émergents comme la responsabilité sociale et environnementale, ou les risques liés à l’impact du réchauffement climatique sur la santé », ajoute Sandrine Avon.
Edwgige Khariybi, directrice de participation du fonds F3A, BPI France

Investir dans des start-up prometteuses pour leur permettre de grandir, puis les accompagner dans leur développement pendant quelques années : c’est le métier d’Edwige Kharoubi chez BPI France. Un métier qui ressemble à un pari : elle mise sur de très jeunes sociétés recelant, selon elle, un vrai potentiel. D’où le nom de « capital-risque », souvent utilisé pour décrire cette démarche. « Nous intervenons au tout premier stade, celui de l’amorçage (démarrage de l’entreprise), précise Edwige Kharoubi. Quoi qu’il arrive, on prend un risque. ». Avant d’entrer au capital d’une société, le « capital-risqueur » veut des réponses aux questions cruciales : quelle est la proposition de valeur (le produit ou le service proposé répond-il réellement à un besoin) ? Quel est l’état de la concurrence ? Quelles sont vraiment les compétences des fondateurs ?
« Au stade où nous intervenons, comme les entreprises sont très jeunes, il n’y a pas forcément beaucoup de résultats chiffrés à analyser, explique l’experte. En revanche, je sais que le profil de l’équipe, c’est-à-dire la complémentarité entre ses membres, est un facteur décisif de réussite. » Mais le capital-risque est aussi fondé sur une part d’intuition, comme tout pari digne de ce nom. C’est un métier analytique, néanmoins très humain, qui s’exerce toujours au sein d’une équipe car l’investisseur ne parie et ne décide pas seul. Et qui permet de nouer des liens forts avec des entrepreneurs passionnés qui deviennent en quelque sorte les « poulains » de l’investisseur.
Dr Ayden Tajahmady, Directeur adjoint de la direction de la statistique et des études de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam)

Avec 58 millions de « clients » et un volume de remboursements compris entre 180 et 200 milliards d’euros par an, l’Assurance Maladie est un assureur un peu particulier… qui n’en cherche pas moins à piloter les risques pour optimiser les dépenses et orienter les politiques de santé. Pour cela, elle analyse et décrypte les millions d’actes médicaux effectués par les médecins au travers des données issues des remboursements effectués. « Nous faisons un vrai travail de détective, décrit le Dr Ayden Tajahmady, médecin et économiste à la Cnam.
À partir des factures dont nous disposons, nous allons essayer de déterminer la fréquence des maladies chroniques ou bien définir les parcours de santé des patients pour améliorer la pertinence des soins. » L’analyse précise des remboursements permet de retracer le parcours des patients. Elle permet aussi de mesurer l’occurrence des pathologies ou d’observer l’efficacité ou la nocivité d’un médicament. « La masse de données dont nous disposons est un outil extrêmement puissant pour prévoir les dépenses et mieux piloter le risque national de santé », poursuit le médecin. Avec comme objectif la bonne gestion des dépenses, bien sûr, mais aussi l’orientation des politiques de santé au plus près des besoins des assurés.
Jean de Cornulier, Chef de produit chez Airbus Cybersecurity

Parmi les derniers-nés de la grande famille des risques, le risque cyber représente un enjeu croissant pour les États, les organisations, les entreprises, voire les particuliers. À l’échelle d’une entreprise, il est important de s’en prémunir pour protéger les patrimoines physique (usines, sites de production) et immatériel (fichiers clients, données financières, brevets) de l’entreprise.
« Le sabotage, la cybercriminalité peuvent paralyser l’activité de l’entreprise, rappelle Jean de Cornulier, chef de produit chez Airbus Cybersecurity. Il faut comprendre comment fonctionnent des systèmes d’information comptant parfois des milliers de machines, mais aussi avoir une bonne vision de ce qui est légal ou pas, sans oublier des talents pour communiquer envers les équipes. » On peut distinguer trois grands types de fonctions dans la cybersécurité : les architectes, qui font tous les choix techniques et technologiques pour répondre aux exigences de sécurité ; les intégrateurs qui mettent en place les briques de ce « pare-feu » ; enfin, les experts qui fournissent des solutions opérationnelles en réponse aux incidents. Des métiers en plein essor…