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Job du futur ? Bio-ingénieur tissulaire

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Cette ingénierie est particulièrement prometteuse, car ce sont les propres cellules du patient qui sont réintroduites dans son corps pour le soigner.

Jessica Berthereau
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© © iStockphoto.com/gremlin

« Le cœur de mon métier est de développer une méthode de production de cellules à visée thérapeutique », explique Claire Saucourt, chargée de la recherche et du développement (R & D) pour une start-up spécialisée en ingénierie tissulaire. Concrètement, voilà 10 ans que cette bio-ingénieure développe un procédé de fabrication de cellules visant à soigner le cœur après une crise cardiaque : « On prend des cellules chez un patient après son infarctus du myocarde, on les cultive en laboratoire et on les réinjecte dans la partie du cœur qui a été lésée pour le régénérer », détaille-t-elle. Cette thérapie est actuellement en test : « On a transféré le procédé à des centres de thérapie cellulaire à Nantes et à Newcastle (Angleterre) où est réalisé l’essai clinique auprès de patients », indique la bio-ingénieure.

Des tissus en 3D ?

Régénérer des organes abîmés, en reconstruire à partir de biomatériaux, transformer des cellules pour qu’elles aident à lutter contre le cancer : « La thérapie cellulaire a de beaux jours devant elle », assure Claire Saucourt. Tout comme ce nouveau métier de bio-ingénieur tissulaire. « La thérapie cellulaire n’est pas nouvelle, mais elle a longtemps été restreinte à la réparation de la moelle osseuse », rappelle la professeure Hélène Rouard, responsable du service ingénierie tissulaire et cellulaire à l’Établissement français du sang (EFS). « Au cours des 10 dernières années, les avancées scientifiques ont ouvert la voie à la réparation d’autres types de tissus que la moelle osseuse. » Ces avancées scientifiques concernent les cellules souches, ces cellules capables de s’autorenouveler et de se différencier en d’autres types cellulaires, mais aussi la façon de les envisager. « La nouveauté réside dans le fait qu’on ne raisonne plus sur la cellule comme étant seule, mais on la pense dans son environnement. On est passé à une réflexion tridimensionnelle », explique Hélène Rouard. Ce passage de deux à trois dimensions explique qu’on parle maintenant d’ingénierie. « Dans le corps, un tissu existe en trois dimensions. Pour reproduire ces trois dimensions en laboratoire, on met les cellules sur un support qui va leur servir de matrice et qu’elles vont pouvoir coloniser », détaille Hélène Rouard. C’est une forme d’impression 3D.