Economie

La courbe de Phillips est-elle morte ?

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Aux Etats-Unis, malgré un taux de chômage au plus bas depuis 50 ans, l'inflation a ralenti, remettant en question la  Courbe de Phillips qui établissait une corrélation entre le taux de chômage et l'inflation.

Eric Keslassy, Enseignant d’économie à Sciences Po
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Illustration de l'article La courbe de Phillips est-elle morte ?

© Dall-E

Depuis quelques mois, l’inflation ralentit aux Etats-Unis. Ce résultat s’explique par l’effet combiné de quatre facteurs : la baisse du prix de l’énergie ; la résorption des « goulets d’étranglements » (matières premières, microprocesseurs…) qui ralentissaient l’offre au moment où la demande post-COVID augmentait ; la fin des plans budgétaires anti-COVID qui a quasiment réduit de moitié le déficit public de l’Etat fédéral ; enfin, la politique monétaire restrictive de la Fed qui, par la remontée de ses taux, cherche résolument à combattre l’inflation.

Au même moment, en ce début d’année 2023, l’économie américaine présente un taux de chômage de 3,4 %, soit son niveau le plus bas depuis plus de 50 ans. Ainsi, aux Etats-Unis, le plein-emploi se combine avec une inflation qui recule. Une situation macro-économique qui remet en cause la Courbe de Phillips.

Cette courbe qui, porte le nom de son créateur, l’économiste néo-zélandais Alban Phillips, établit initialement qu’il existe une relation négative entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage d’une économie. C’est en s’appuyant sur une étude empirique de l’économie britannique entre 1861 et 1957, que Phillips découvre cette corrélation négative dont il rend compte dans un article de 1958.

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