Economie
La Française des jeux privatisée rapportera-t-elle plus à l'Etat ?
Sélection abonnésC'est un "non" formel pour notre chroniqueuse Julie de la Brosse. Suite à l'introduction en bourse ce jeudi, où le prix de l'action a été fixée à 19,50€ pour le public, on pèse le pour et le contre : la privatisation de la Française des jeux, bonne ou mauvaise idée ?
Julie de la Brosse
© Erik Tartrais
En faisant basculer la quatrième loterie mondiale dans le privé, l’État français se prive d’un dividende juteux et prend le risque que ses recettes fiscales baissent aussi.
Les ayatollahs de la privatisation en ont fait leur credo : dans un marché ouvert et concurrentiel, le privé serait toujours mieux armé pour fournir des biens et des services de qualité à moindre coût. C’est ce qui, à la fin des années 1990, a justifié l’ouverture du capital de France Télécom, ou d’Air France. Mais dans le cas de la Française des jeux (FDJ), cette institution vieille de 86 ans, que le gouvernement vient d'envoyer en bourse, l’argument est-il recevable ? Une fois dans le giron privé, la FDJ, qui reste en situation de monopole, sera-t-elle plus performante et, in fine, plus utile à la collectivité ? Rien ne permet de l’assurer.
Vision court-termiste
Quatrième loterie mondiale, et deuxième d’Europe, la FDJ est largement bénéficiaire : l’entreprise qui emploie 2 200 personnes, a ainsi rapporté 170 millions d’euros de résultat net l’an dernier. Surtout, elle fait partie des rares entreprises publiques à reverser près de 100 millions d’euros de dividendes par an à l’État. Sur les 81 entreprises du portefeuille de l’Agence des participations de l’État (APE), elles ne sont qu’une petite dizaine à sortir ainsi du lot.
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