
Pour L’Eco. Le budget 2020 est parfois caractérisé de budget “Gilets Jaunes”. Pourquoi ?
Stéphanie Villers. Le budget 2020 est largement lié à la crise des Gilets jaunes ( ndlr : dont le premier anniversaire est prévu ce samedi). Oui, c’est “un budget gilets jaunes”. Il répond à une problématique claire : celle du pouvoir d’achat des Français. Le gouvernement a déjà affecté 10 milliards d’euros aux ménages en 2019 (revalorisation de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires…) afin d’essayer de répondre à la crise sociale. Ce projet de loi des finances 2020 est dans la continuité : une baisse d’impôt de l’ordre de cinq milliards d’euros, directement vers les ménages.
La contestation était en partie générée par l’absence de sincérité dans les budgets précédents : la Contribution sociale généralisée (CSG) avait augmenté brusquement alors que la suppression de la taxe d’habitation avait, quant à elle, été étalée sur plusieurs années.

Pour L’Eco. Le budget 2020 est parfois caractérisé de budget “Gilets Jaunes”. Pourquoi ?
Stéphanie Villers. Le budget 2020 est largement lié à la crise des Gilets jaunes ( ndlr : dont le premier anniversaire est prévu ce samedi). Oui, c’est “un budget gilets jaunes”. Il répond à une problématique claire : celle du pouvoir d’achat des Français. Le gouvernement a déjà affecté 10 milliards d’euros aux ménages en 2019 (revalorisation de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires…) afin d’essayer de répondre à la crise sociale. Ce projet de loi des finances 2020 est dans la continuité : une baisse d’impôt de l’ordre de cinq milliards d’euros, directement vers les ménages.
La contestation était en partie générée par l’absence de sincérité dans les budgets précédents : la Contribution sociale généralisée (CSG) avait augmenté brusquement alors que la suppression de la taxe d’habitation avait, quant à elle, été étalée sur plusieurs années.
Enfin, ce budget - davantage orienté vers la consommation - prend en considération le ralentissement attendu de la croissance mondiale. La croissance tient bon en France mais ce n’est pas le cas dans le reste des pays développés et notamment en Allemagne.
Peut-il être réellement efficace pour soutenir la consommation interne ?
Malgré les 10 milliards d’euros injectés auprès des ménages en 2019, la consommation française - environ 60% du PIB dans notre pays - n’est pas réellement repartie. Elle progresse seulement de 0,2% au deuxième trimestre. C’est d’autant plus décevant que le pouvoir d’achat des Français s’est, lui, amélioré. Mais les Français ont préféré épargner plutôt que de dépenser.
Ces cinq milliards supplémentaires pourraient toutefois redonner confiance aux ménages et donc soutenir la consommation.
Une politique de relance - grâce à des investissements massifs - est-elle envisageable ?
Oui ! Il faut que la France utilise les taux d’intérêts actuellement très bas - voir négatifs - afin d’emprunter de l’argent à des conditions exceptionnelles. L’argent ne coûte pas cher. C’est le moment idéal pour établir une politique d’investissement attractive et de grands travaux, tournés notamment vers la transition écologique. Celle-ci doit être portée par la France, mais aussi au niveau européen. Sans budget européen, il est en effet difficile d’agir collectivement pour relancer l’investissement. Il est incompréhensible que nous ne soyons pas plus ambitieux. Les blocages ne sont pas économiques, ils sont politiques !