Les interrogations sur le progrès technique et le travail ne datent pas d’aujourd’hui. À court terme, le progrès technique détruit des emplois. L’introduction de nouvelles machines plus productives a en effet pour conséquence de réduire le nombre d’emplois nécessaires à la réalisation du volume de production désiré. Dans le passé, des révoltes ouvrières ont ainsi accueilli l’introduction de machines dans le processus productif ; les plus célèbres sont celles des canuts lyonnais, au XIXe siècle, ou encore des luddites, en Grande-Bretagne, contre l’installation des métiers à tisser. D’où la fameuse « théorie technologique du chômage » : pour un niveau donné de la production, une augmentation de la productivité telle que l’engendre le progrès technique réduit l’emploi disponible.
Une tertiarisation du marché
À long terme, toutefois, si le progrès technique prend la forme d’une innovation de produit, ce progrès crée de nouveaux marchés, générateurs de nouveaux emplois. S’il consiste en innovations de procédés, les gains de productivité induits peuvent entraîner une augmentation de la demande vers de nouveaux produits, elle aussi génératrice de production et donc d’emplois. C’est la « théorie du déversement » chère à l’économiste Alfred Sauvy : l’emploi détruit se déverse dans des emplois de nature différente. Notons que d’un point de vie qualitatif, le progrès technique entraîne une tertiarisation progressive des emplois. « Le progrès technique ne tue pas l’emploi, il le modifie, le réalloue dans un autre secteur », résume Jean-Olivier Hairault, professeur à l’École d’économie de Paris.
Les interrogations sur le progrès technique et le travail ne datent pas d’aujourd’hui. À court terme, le progrès technique détruit des emplois. L’introduction de nouvelles machines plus productives a en effet pour conséquence de réduire le nombre d’emplois nécessaires à la réalisation du volume de production désiré. Dans le passé, des révoltes ouvrières ont ainsi accueilli l’introduction de machines dans le processus productif ; les plus célèbres sont celles des canuts lyonnais, au XIXe siècle, ou encore des luddites, en Grande-Bretagne, contre l’installation des métiers à tisser. D’où la fameuse « théorie technologique du chômage » : pour un niveau donné de la production, une augmentation de la productivité telle que l’engendre le progrès technique réduit l’emploi disponible.
Une tertiarisation du marché
À long terme, toutefois, si le progrès technique prend la forme d’une innovation de produit, ce progrès crée de nouveaux marchés, générateurs de nouveaux emplois. S’il consiste en innovations de procédés, les gains de productivité induits peuvent entraîner une augmentation de la demande vers de nouveaux produits, elle aussi génératrice de production et donc d’emplois. C’est la « théorie du déversement » chère à l’économiste Alfred Sauvy : l’emploi détruit se déverse dans des emplois de nature différente. Notons que d’un point de vie qualitatif, le progrès technique entraîne une tertiarisation progressive des emplois. « Le progrès technique ne tue pas l’emploi, il le modifie, le réalloue dans un autre secteur », résume Jean-Olivier Hairault, professeur à l’École d’économie de Paris.
Vers un nouveau contrat social
L’économiste américain et contemporain Jeremy Rifkin est plus pessimiste. Selon lui, les lois de déversement de Sauvy ne fonctionnent plus suffisamment : les emplois détruits ne sont pas remplacés dans un délai raisonnable par les nouveaux emplois créés dans les secteurs « inventés » par le progrès technique. Pour Rifkin, le marché de l’emploi se scinde en deux : d’une part, des emplois très qualifiés et bien rémunérés, d’autre part des emplois nombreux, mais peu qualifiés et peu payés. Entre les deux, les emplois « moyens » disparaissent. Rifkin propose donc un nouveau contrat social : partager le travail existant (semaine de 30 heures de travail) et compenser les emplois perdus en développant le secteur non marchand de l’économie sociale et solidaire.
Pour aller plus loin
La Machine et le chômage. Le progrès technique et l’emploi, d’Alfred Sauvy, éd. Dunod
La Fin du travail, de Jeremy Rifkin, éd. La Découverte