Une Toyota Yaris est fabriquée en France, une Renault Twingo en Slovénie. L’une comme l’autre contiennent des composants allemands, italiens ou turcs. Le moteur de la Twingo est fabriqué en Roumanie. Il équipe la nouvelle Smart, allemande, mais fabriquée en Lorraine. Nike, c’est bien connu, n’a jamais produit une seule paire de chaussures aux États-Unis…
En réalité les délocalisations ne sont que l’aspect le plus spectaculaire d’un processus incessant de segmentation de la production et de la distribution (en fonction des avantages comparés) des différents tronçons de la production à travers la planète. Cette distribution internationale de la production peut être, exceptionnellement, pilotée par les États. C’est le cas pour Airbus dont la fabrication est dispersée à travers l’Europe. Mais la plupart du temps, ce sont les entreprises qui mettent en œuvre ce processus que les États n’ont ni les moyens, ni la volonté de contrôler, si ce n’est de manière marginale, par des aides diverses ou des subventions.
Une Toyota Yaris est fabriquée en France, une Renault Twingo en Slovénie. L’une comme l’autre contiennent des composants allemands, italiens ou turcs. Le moteur de la Twingo est fabriqué en Roumanie. Il équipe la nouvelle Smart, allemande, mais fabriquée en Lorraine. Nike, c’est bien connu, n’a jamais produit une seule paire de chaussures aux États-Unis…
En réalité les délocalisations ne sont que l’aspect le plus spectaculaire d’un processus incessant de segmentation de la production et de la distribution (en fonction des avantages comparés) des différents tronçons de la production à travers la planète. Cette distribution internationale de la production peut être, exceptionnellement, pilotée par les États. C’est le cas pour Airbus dont la fabrication est dispersée à travers l’Europe. Mais la plupart du temps, ce sont les entreprises qui mettent en œuvre ce processus que les États n’ont ni les moyens, ni la volonté de contrôler, si ce n’est de manière marginale, par des aides diverses ou des subventions.
Destruction créatrice
Alors, les délocalisations créent-elles du chômage ? Ponctuellement oui. En réalité, les délocalisations ne sont qu’un aspect, désagréable, de la fameuse « destruction créatrice » chère à Joseph Schumpeter. L’innovation, qui est le nerf de notre système économique, crée des emplois parce qu’elle en détruit. S’opposer aux destructions d’emplois serait totalement stérile.
Lorsque Donald Trump annonce des mesures protectionnistes contre les entreprises chinoises, il crée de gros problèmes aux firmes américaines qui font fabriquer leurs produits en Chine, Apple par exemple. Lorsqu’il fait augmenter le prix de l’acier en le taxant, Harley-Davidson menace de… délocaliser.
Un salarié français sur quatre travaille pour l’exportation. Un sur huit œuvre pour une entreprise étrangère. Les délocalisations créent elles du chômage ? Si l’on disait que « les délocalisations créent de l’emploi », on ne serait pas plus éloigné de la vérité.
Qui suis-je ?
Michel Musolino est diplômé de Sciences Po Paris et enseigne l’économie en classes préparatoires et écoles de commerce. Il est l’auteur de nombreux ouvrages économiques à vocation pédagogique comme L’Économie pour les nuls, La Crise pour les nuls. Il est également l’auteur d’essais critiques comme L’Imposture économique, La Défaite du travail, Le Trader et la Ménagère et La Nouvelle Imposture économique.