Les dépenses de retraite vont-elles forcément augmenter à l'avenir ?

C’est là une idée reçue bien entretenue, avec la force de l’évidence : sous l’effet du vieillissement de la population, les dépenses publiques de retraite vont augmenter sensiblement, en France, au cours des décennies à venir, entend-on. Il n’y a rien de plus logique : le rapport entre les actifs et les retraités ne cesse de diminuer.

En 2020, on comptait encore 1,9 personne d’âge actif – entre 20 et 59 ans – pour une de 60 ans et plus. En 2070, il n’y aura plus que 1,3 « jeune » pour un senior.

À cette date, selon l’Insee, la population de la France sera sensiblement la même qu’aujourd’hui – 67 millions de personnes –, mais avec une répartition très différente : 5,7 millions de retraités supplémentaires viendraient grossir les rangs des plus de 75 ans, tandis que la population de moins de 60 ans diminuerait de cinq millions par rapport à aujourd’hui.

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De quoi, effectivement, faire exploser les dépenses des régimes de retraite.

Moins vite que les salaires

Et pourtant… Même en l’absence de toute réforme, la part des dépenses de retraite dans le PIB baissera, quel que soit le scénario économique retenu. Tels sont les résultats obtenus par le Conseil d’orientation des retraites (COR), en juin dernier.

Comment l’expliquer ? Il y a d’abord l’augmentation progressive de l’âge effectif du départ en retraite, sans que soit décalé l’âge légal, sous l’effet de l’augmentation de la durée de cotisation. Les jeunes poursuivent des études toujours plus longues et il leur faudra cotiser durant 43 ans.

Voilà pourquoi le COR estime que l’âge effectif de départ en retraite, un peu au-dessus de 62 ans actuellement, va tendre naturellement vers 64 ans à partir de 2035.

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Mais surtout, le fait que les pensions versées soient calculées sur la base de rémunérations indexées, non pas sur l’évolution des salaires, mais sur celle des prix, fait baisser drastiquement le poids des retraites : en conséquence, la pension moyenne, qui représente aujourd’hui un peu plus de 50 % de la rémunération moyenne, tombera en 2070 à environ 35 % de celle-ci.

C’est la raison pour laquelle le poids des retraites, qui représentent aujourd’hui près de 15 % du PIB, baisserait progressivement pour revenir dans une fourchette comprise entre 11,3 % et 13 %, selon les scénarios de productivité.

« Tu vas voir qu'il faudra travailler jusqu'à 155 ans. »